GREVE DE 48 HEURES
L’UNTM confirme sa
capacité de nuisance
La grève de 48 heures
de la centrale syndicale de l’Union des Travailleurs du Mali (UNTM), a démontré
que les turpitudes qu’elle a connu ces derniers temps du fait du changement de
son secrétaire générale, n’a rien perdu de sa capacité de mobiliser et
d’occasionner des pertes à l’Etat.
Du jeudi au vendredi dernier l’administration était
paralysée. La grève de l’UNTM à eu l’effet escompté. C’est le moins qu’on
puisse dire.
En ce jeudi matin, les blouses blanches semblent avoir abandonné leurs patients à l’hôpital du
Gabriel Touré. Nulle trace de médecins dans les allées de centre hospitaliers,
où presque. La maladie qui ignore les jours de grève n’épargne pas les
populations qui affluent vers le centre. Sur place le constat est amer.
Désemparée, Aïcha Keïta, ne sait plus à quel saint pardon médecin se vouer.
Sous le bras son gamin de 06 ans qui fait une forte fièvre. Son sel moment de
réconfort c’est quand elle dit ce qu’elle pense de cette grève « les hôpitaux e doivent pas être concernés
par les grèves. Car, de leur travail dépend la vie de nombreuses personnes.
Certes, ils ont des revendications légitimes, mais de là, à tourner le dos à un
malade qu’on sait mal en point et qui peut succomber d’un moment à l’autre si
on ne veille pas sur lui, je ne sais pas comment nommer cet acte. »
Pour éviter ce calvaire aux patients et à leur proches,
Moussa Sidibé un accompagnant de malade, qui a assisté à l’indignation de Aïcha
Keïta fait des propositions, « Je
crois que les médecins ne doivent pas se
comporter comme d’autres corporations avec lesquelles ils sont dans la même
centrale syndicale. L’impact de la grève d’un enseignant, d’un travailleur des
mines, n’est pas pareil à celui d’un médecin qui lui s’occupe de vie humaine.
Si l’enseignant peut par des heures supplémentaires compléter son programme, le
médecin lui, ne saurait faire revenir à la vie un patient décédé pendant qu’il
était en grève. Je pense qu’une centrale uniquement pour le corps médicale
serait la bienvenue. »
Pas la peine de dire que le service minimum, comme son nom
l’indique n’était loin de satisfaire les besoins en soins des patients.
Le même constat de l’hôpital Gabriel Touré était la même
devant les institutions financières.
Devant la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA),
on s’accroche à l’espoir de voir être parmi les heureuses personnes qui
pourront effectuer le retrait. Chèque en main, l’air inquiet, Souleymane
Dembélé menuisier de son état prie le ciel pour pouvoir encaisser son
chèque, « J’ai vraiment besoin
de cet argent pour acheter des matériaux et terminer un travail urgent. En plus
des frais des matériaux ma paye y est comprise. J’ai fortement besoin de cette
somme pour aider ma femme à subvenir à ses dépenses de denba le dimanche
prochain. »
A l’image de Souleymane, ils étaient nombreux ceux du
secteur privé à avoir ressenti en même temps que le gouvernement l’effet de la
grève. Même le secteur informel en a pris pour son grade. Vendeuse ambulante fruits aux alentours de la
direction de la Douane, Sali Koné se lamente en cette fin de soirée. « D’habitude à cette heure, j’ai déjà
écoulée des fruits pour plus de 4000Fcfa, mais aujourd’hui (vendredi) je peine
à réaliser 2000Fcfa. Mes gros acheteurs son douaniers, donc quand ils ne sont
pas là j’en ressens le coup. » dit-elle.
Cette grève serait selon les responsables, la première d’une
série si des mesures ne sont pas prises pour satisfaire les cinq (5)
revendications restantes.