molozinguel
vendredi 11 mars 2022
mardi 16 janvier 2018
"C'est possible au Mali" de Mamadou Igor Diarra
Un livre qui tranche d'avec tout les autres livres d'hommes politique malien
En refermant le bouquin de 192 pages du ministre Mamadou
Igor Diarra « C’est possible au Mali », on a cette impression de ne
l’avoir jamais connu…véritablement. C’est d’ailleurs le cas, car il se
« dévoile » comme jamais ne l’a fait avant lui un homme qui aura
occuper les mêmes fonctions que lui. De
son enfance partagée avec le froid glaciale de l’Ukraine à la chaleur
harassante de Markala en passant par sa vie au sein de la base militaire, son
cursus scolaire au Mali et en Belgique à sa période de jeune Diplômé Sans Emploi « JDSE »,
ses responsabilités nationales et internationales dans des institutions
bancaires à ses postes de ministres, Mamadou Igor dit TOUT. Il se raconte.
Fils d’officier, logique que son éducation ait été marquée
par la discipline le travail et le respect.
Des valeurs qui feront de lui tout au long de son parcours professionnel,
ce cadre qui a pour seul leitmotiv le travail bien fait et la sainte horreur de
la triche et de la magouille. Des « qualités » qui lui vaudront bien
de déconvenues dans un pays où la magouille, la fraude ont fini par assombrir
l’avenir. Un avenir qui appartient aux jeunes.
Des jeunes en qui, Mamadou Igor
Diarra à une grande confiance, est admiratif devant leurs exploits et émet le
vœu ardent de les voir occuper la place
qui est la leur au sein des instances de prises de décisions. « Notre
administration, notre Etat doivent désormais être plus poreux aux talents
juvéniles qui se manifestent ». Car croit-il « l’âge ne doit plus jamais être un frein ».
L'humain avant tout, comme leitmotiv
Ce banquier chevronné qui a sauvé la Banque Internationale
du Mali (BIM) d’une faillite certaine et donc des centaines d’emplois pour la
revendre plus tard à 40 milliards de fcfa à des investisseurs marocains, qui est
le ministre des finances sous lequel le budget du Mali a dépassé pour la
premières fois de son histoire la barre des 2 mille milliards, qui est à
l’origine de la réalisation de la station de pompage de Kabala et la création
de la SOMAPEP et de la SOMAGEP, qui a recherché et acquis le financement du
barrage de Taoussa, qui initia le Mali à la monétique est avant tout un grand patriote qui a toujours répondu à
« l’appel du Mali » au détriment de son confort personnel. L’intérêt
général a toujours primé sur celui personnel chez Mamadou Igor Diarra. Sa vie
au sein du groupe de soldats en formation en Ukraine au domicile de son
homonyme de grand père à Markala et au sein de la base militaire, sa vie en
communauté, le contact avec l’autre ont fait de lui cet homme pour qui,
l’humain passe avant tout.
« …J’avais sillonné le pays, partagé avec mes
compatriotes la joie d’inaugurer, dans un quartier ou un village, un nouveau
point d’eau ou un réseau électrique. Ces moments sont gravés dans ma mémoire, comme
le sont les visages, les sourires et accolades, glanés à Ouéléssébougou,
Kadiolo, Hombory, Mpessoba, Niono, Séribala, Fana, Djenné, Badiangara, Sofara,
Dountza, Goundam …quand viendront les heures sombres, je me réfugierai dans ce
paradis peuplé de rires et je rendrai grâce ».
Cet amour de son prochain a fait de lui, ce ministre des finances qui n’a pas
hésité à réduire les budgets alloués à la présidence, à la primature et à
d’autres institutions car le « mauvais cholestérol » qu’ingurgitaient
ces institutions pouvait servir à améliorer le quotidien de millions de
maliens.
Au fil des 192 pages que l’ont lit avec aisance tant le
récit est clair et captivant, l’on découvre un Mamadou Igor Diarra friand de
challenges, travailleur, sociable, rigoureux, parfois trop sûr de lui, fidèle
en amitié c’est à dire le personnage qu’abhorre les régimes corrompus mais qui
est recherché, chanté et féliciter par tout Etat sérieux. S’il croit dur comme
fer « c’est possible au Mali » de changer les mentalités, de donner
la place qu’il faut à la jeunesse, de faire le choix des compétences il y a
cependant un préalable qu’il faut obligatoirement faire « Le pouvoir se
débarrasse de ses habits de cérémonie, de plus en plus dérisoires ; il est
temps qu’il comprenne ses limites et les gères positivement ; il est temps
pour lui d’enfiler sa tenue de travail ; et il est grand temps qu’à la
dévotion aux Excellences se substitue la mobilisation des excellences ».
mardi 25 juillet 2017
Religieux, camps du OUI et du NON
A qui profite l’agression de Marechal Madou ?
C’est dans la stupeur et dans une grande émotion que les nombreux maliens épris de paix ont appris à leur réveil hier l’agression perpétrée sur la personne du « youtubeur » Madou Kanté. Celui qui dans sa chronique nommée « Madou Ka Journal » s’était révélé au grand public grâce à ses prises de positions contre le régime et surtout contre la réforme constitutionnelle a été touché au thorax par une balle et hospitalisé à l’hôpital du Mali.
Madou plus connu sous le sobriquet de « Marechal
Madou » a été victime d’une attaque à l’arme dans la nuit du lundi au
mardi dernier. Il était à bord de son véhicule quand on lui a tiré dessus au
moment où il observait un arrêt pour décrocher un appel. Il a dû la vie sauve à
sa bonne étoile. Il a été hospitalisé à l’hôpital du Mali.
Dans la journée du mardi, ce fut un ballet de défiler à son chevet. Tiébilé Dramé et Amadou Thiam, respectivement présidents du Parena et de ADP-Maliba ont été les premières personnalités à lui rendre visite sur son lit d’hôpital.
Ce fut au tour des ministres de la sécurité et de la protection civile et celui de la communication de s’y rendre. Un peu plus tard, Soumaïla Cissé, chef de fil de l’opposition parlementaire y est allé s’enquérir de ses nouvelles.
Plus tard dans la soirée, l’ancien premier ministre, Moussa Mara par un tweet annonçait sa présence aux côtés du blessé. Vous l’avez compris, l’opposition et le gouvernement se sont tous précipités au chevet du « youtubeur » pour lui souhaiter prompt rétablissement. Le ministère de la sécurité a d’ailleurs pondu un communiqué pour annoncer l’ouverture d’une enquête pour mettre hors d’état de nuire les auteurs de cet acte d’un autre âge.
Dans la journée du mardi, ce fut un ballet de défiler à son chevet. Tiébilé Dramé et Amadou Thiam, respectivement présidents du Parena et de ADP-Maliba ont été les premières personnalités à lui rendre visite sur son lit d’hôpital.
Ce fut au tour des ministres de la sécurité et de la protection civile et celui de la communication de s’y rendre. Un peu plus tard, Soumaïla Cissé, chef de fil de l’opposition parlementaire y est allé s’enquérir de ses nouvelles.
Plus tard dans la soirée, l’ancien premier ministre, Moussa Mara par un tweet annonçait sa présence aux côtés du blessé. Vous l’avez compris, l’opposition et le gouvernement se sont tous précipités au chevet du « youtubeur » pour lui souhaiter prompt rétablissement. Le ministère de la sécurité a d’ailleurs pondu un communiqué pour annoncer l’ouverture d’une enquête pour mettre hors d’état de nuire les auteurs de cet acte d’un autre âge.
Pourquoi ce ballet
incessant ?

Marechal Madou est connu du grand public pour son journal
diffusé sur « youtube » appelé « Madou Ka journal ». Dans
ces vidéos il prend des positions tranchées vis à vis des différentes
politiques menées par le gouvernement.
Tout dernièrement il s’est signalé comme étant l’un des plus farouches opposant à la réforme constitutionnelle à travers des sorties virulentes. C’est dans ce contexte où les camps du NON auquel il appartient et celui du OUI, se regarde en chien de faïence qu’est intervenu cet incident.
Inutile de dire que les partisans du NON pour la plus part ont vite fait d’indexer l’autre camp comme étant l’auteur tout désigné de cet acte. Au même moment, les plus raisonnés appelaient à la retenue en attendant les résultats de l’enquête promise par les autorités.
Si le ballet des vas et viens était officiellement pour se rassurer de la santé de Madou, la raison inavouée est la stratégie de communication de chaque partie qui en se rapprochant de la victime tente de se disculper. Hors, à cet stade, nul n’est plus blanc que l’autre.
Tout dernièrement il s’est signalé comme étant l’un des plus farouches opposant à la réforme constitutionnelle à travers des sorties virulentes. C’est dans ce contexte où les camps du NON auquel il appartient et celui du OUI, se regarde en chien de faïence qu’est intervenu cet incident.
Inutile de dire que les partisans du NON pour la plus part ont vite fait d’indexer l’autre camp comme étant l’auteur tout désigné de cet acte. Au même moment, les plus raisonnés appelaient à la retenue en attendant les résultats de l’enquête promise par les autorités.
Si le ballet des vas et viens était officiellement pour se rassurer de la santé de Madou, la raison inavouée est la stratégie de communication de chaque partie qui en se rapprochant de la victime tente de se disculper. Hors, à cet stade, nul n’est plus blanc que l’autre.
Quid des
religieux ?
Cette attaque intervient au lendemain de la grande réunion
des religieux au cours de laquelle, ils ont appelé à « réguler » les
réseaux sociaux.
Car, ils estimaient que c’était devenu un espace propice aux injures à l’endroit des autorités. Une sortie qui a soulevé l’ire des nombreux internautes qui ont assimilé cette sortie à une prise de positions des autorités religieuses en faveur du régime contre le peuple qui ne fait qu’exprimer son opinion sur la gouvernance du Mali.
Lors de cette même réunion, des partisans des religieux étaient allés jusqu’à promettre que « du sang allait couler ». Aujourd’hui une bonne partie de l’opinion lorgne du côté des religieux et de leurs adeptes qui pourraient bien être à l’origine de cet acte car ayant promis de faire « couler le sang ».
Car, ils estimaient que c’était devenu un espace propice aux injures à l’endroit des autorités. Une sortie qui a soulevé l’ire des nombreux internautes qui ont assimilé cette sortie à une prise de positions des autorités religieuses en faveur du régime contre le peuple qui ne fait qu’exprimer son opinion sur la gouvernance du Mali.
Lors de cette même réunion, des partisans des religieux étaient allés jusqu’à promettre que « du sang allait couler ». Aujourd’hui une bonne partie de l’opinion lorgne du côté des religieux et de leurs adeptes qui pourraient bien être à l’origine de cet acte car ayant promis de faire « couler le sang ».
En attendant que les responsabilités soient déterminées, nul
ne saurait se prévaloir d’une quelconque innocence.
Il revient aux autorités plus particulièrement au ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile de tout mettre en œuvre pour que les auteurs de cet acte ignoble soient arrêtés et traduit devant les tribunaux.
A défaut, il laissera la porte ouverte à des tentatives de représailles et de vengeances aveugles qui pourront avoir des répercussions graves sur la stabilité du pays. C’est ce que les auteurs de cet acte veulent et c’est, ce qu’il faut éviter.
Il revient aux autorités plus particulièrement au ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile de tout mettre en œuvre pour que les auteurs de cet acte ignoble soient arrêtés et traduit devant les tribunaux.
A défaut, il laissera la porte ouverte à des tentatives de représailles et de vengeances aveugles qui pourront avoir des répercussions graves sur la stabilité du pays. C’est ce que les auteurs de cet acte veulent et c’est, ce qu’il faut éviter.
lundi 24 juillet 2017
Transfert d’argent
depuis l’extérieur
Une solution appelée
« BDM-Diaspo-Transfert »
Je suis de Logo Sabouciré à 45 km de la région de
Kayes. Cette région, la première
administrative du Mali est connue comme celle ayant le plus de ses fils à l’extérieur
du pays plus précisément en Europe et en France. Les Sarakolé de Montreuil sont
connus de Tous. Les trois millions de Maliens vivant en Côte d’Ivoire sont en
plus des autres expatriés des grands pourvoyeurs de fonds pour leur familles
restées au pays. Pour revenir à ma région, Kayes, c’est la première région où
l’investissement des fils et filles du terroir
sont supérieurs à ceux de l’Etat. Les nombreux services sociaux de bases qui
sont érigés dans les cercles de Yélimané, la commune de Logo etc sont le fait
des expatriés. Mais la plainte récurrente de la part de ces derniers est
relatif aux frais de transferts d’argents qu’ils doivent déboursés pour
expédier l’argent. Au delà des banques qui et des services de transferts qui ont des
montants élevés avec des procédures souvent ennuyeuses pour des personnes en
majorité analphabètes, il y a le système d’envoi par l’intermédiaire de tiers
personnes qui leur coûte très cher. Depuis le mois de Mai, ce souci appartient
au passé grâce à la Banque de Développement du Mali (BDM-SA). En Mai 2017, la
banque a lancé son service : BDM-Diaspo-Transfert. Comme son nom l’indique,
il est dédié à la diaspora pour le transfert des fonds vers leurs pays
d’origine. Avec cette innovation de la plus grande banque du Mali, fini les
soucis des frais de transferts élevés et les tracasseries pour les expatriés.
Les familles restées au pays reçoivent désormais en toute sécurité et dans les
délais les sommes qui leurs sont envoyés. Cette innovation de la Banque de
Développement du Mali (BDM-SA) concerne entre autres : les transferts par carte bancaire, les
remises de chèque, les virements bancaires, les prélèvements etc.
Grâce aux bureaux BES (BMCE, Euroservices) tous les
détenteurs d’un compte à la BDM peuvent bénéficier de ce service pour effectuer
ses opérations en toute tranquillité.
Créditer son compte depuis la France, donner des ordres de virement
depuis son appartement sont entre autres facilités offertes par cette
innovation. Moins couteux que les
transferts classiques, mes parents Sakakolés et Khassonkés vivant en France et
ailleurs ont trouvé le moyen le plus
sûrs d’envoyer de l’argent à la famille grâce à la BDM.
vendredi 21 juillet 2017
Soro demande pardon à
Gbagbo
Une stratégie politique savamment orchestrée
Jeudi 21 Juillet dernier Soro Guillaume contre toute attente
a demandé pardon à Laurent Gbagbo. Un
Gbagbo qu’il a combattu pendant dix longues années et qui se retrouve depuis
2011 dans les geôles de la Cour Pénale
Internationale (CPI) à la Haye au Pays- Bas. Une situation tellement surprenant
qu’elle a faite la manchette des plus grands journaux de la planète en tout
ceux francophone. Mais à y voir de près, et en analysant la posture actuelle du
président de l’Assemblée Nationale Ivoirienne l’on a des pistes d’explications
sur ce revirement brusque du député de Fekéssédougou.
Voyons
Ce « pardon » de Guillaume qui promet de se rendre
s’il le faut à la Haye pour le dire de vive voix à Koudou intervient à un
moment où, il est de plus en plus isolé sur le plan politique. Tout d’abord les mutineries qui ont secoué le
nord de la Côte d’Ivoire et qui ont poussé l’Etat a débloqué d’importantes
sommes pour contenter les « mutins » auxquels ils avait promis
l’argent serait selon bon nombre d’observateurs Ivoirien l’œuvre de Soro pour
se signaler au régime et plus précisément au président de la République
Alassane Dramane Ouattara. Cette mutinérie intervenait dans un contexte où, au terme d’un remaniement qui a vu le
reconduction de l’ex premier ministre Daniel Kablan Duncan des
« proches » de Soro avaient été débarqués. S’il est vrai que ADO est
allé au « charbon » pour défendre Soro dans l’affaire des écoutes
téléphoniques entre celui- ci et l’ancien ministre des affaires étrangères de
Blaise Compaoré, Djibril Bassolé, le lâchage des hommes de Soro avait quelque
peu refroidi les relations entre les deux hommes.
Et comme pour ne rien arranger à tout ça, il est prêté à
Soro guillaume des ambitions présidentielles et même de prendre la tête du
parti présidentiel, le Rassemblement Démocratique Ivoirien (RDR). Ses
« proches » au sein du parti sont appelés les
« soroïstes ». Cette situation
est amplifiée par l’un des proches du président et qui voit déjà midi à sa
porte, le ministre de l’intérieur, Hamed Bagayoko « Hambak ». Cerise sur le gateau, il a été découvert chez
le chef de cabinet de Soro Guillaume, le nommé Soul to Soul des armes et
munitions estimées à plusieurs tonnes. La méfiance entre le président de
l’Assemblée Nationale et le président de la République qui était latente est
devenue réelle.
Soro et la solution
Pour se sortir de cet isolement qui se dessinait autour lui,
il est allé à l’offensive.
Primo :
En présentant ses excuses à Gbagbo, Soro cherche sans doute à bénéficier de la
sympathie des militants du parti de ce dernier le Front Populaire Ivoirien
(FPI) qui en plus de ne pas porté ADO dan leur cœur ne sont pas unanimes autour
de Pascal Affi Nguessan actuel président du parti. Avec le dernier refus de la
CPI de relâché provisoirement Gbagbo, il peut espérer.
Secundo :
Soro en présentant ses excuses à Henri Konan Bédié lorgne du côté du Parti
Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) qui se trouve en instance de divorce
avec le RDR et donc une fin annoncée du Rassemblement des Houphouétistes
(RHDP).
Tertio :
S’il parvient à réussir son coup de poker et avec le soutien de nombreux ex-
rebelles qui lui sont toujours fidèles, Soro Guillaume se révèlera être un candidat de taille (malgré sa petite
taille) pour remporter la présidentielle à venir en Côte d’Ivoire.
Mais là, il est au stade du déploiement de sa stratégie
politique pour la conquête du pouvoir. Les résultats seront-ils au
rendez-vous ? Les eaux malodorantes et boueuses de la lagune Ebrié ne nous
laisse pas voir trop voir clair.
mardi 18 avril 2017
Femmes et médias
A coups de plume, de micros et de
clic elles brisent les stéréotypes
Le 03 Mai, journée internationale
de la presse me donne l’occasion de parler d’une couche qui parle des autres mais dont on parle très peu
malgré leurs efforts. Il s’agit des femmes journalistes. Ces femmes qui se battent aux côtés de leurs
confrères hommes, sont rarement mises en exergue, en tout cas pour la grande
majorité. Je vous amène dans le quotidien de ces femmes qui malgré les
difficultés, ne courbent pas l’échine.
Le monde
de la presse qualifié par certains de « misogyne » n’a pas toujours
fait de cadeaux aux femmes. Il a fallu de la volonté et de la foi et souvent du
sacrifice de la part des femmes pour se faire une place dans le milieu. Aujourd’hui,
elles sont nombreuses à occuper des postes de responsabilités que ce soit à la
presse écrite, dans les radios et à la télévision. Mais pour y parvenir, le
chemin fut long et difficile. Salimata
Fofana est la seule femme rédactrice en chef d’un quotidien au Mali et ce,
depuis 2013. Exerçant au quotidien « Le Combat » depuis sept (07) ans.
Du haut de son mètre quatre vingt trois,
forte stature, elle a du charisme à revendre. Une qualité qui lui permet sans
nul doute de veiller scrupuleusement au respect de la ligne éditoriale d’un
journal qui compte dans le paysage médiatique malien. A l’instar de Salimata
Fofana, elles sont nombreuses, les femmes qui se sont frayées leur chemin dans
ce milieu dit « chasse gardée des hommes ».
Salimata Fofana, rédactrice en chef du quotidien "Le Combat"
A l’instar de Salimata Fofana, la télévision
Liberté Tv est aujourd’hui gérée par Nabou touré qui a fini de faire ses
preuves sur les plateaux d’Africable télévision. Togola Hawa Séméga fait parti de ces femmes
qui ont su s’imposer dans le paysage médiatique malien. Passé par la rédaction
du bi hebdomadaire « l’Aube » elle est aujourd’hui directrice de la
web tv « Kunafoni.com ».
La
réussite de ces braves Dames, encouragent de plus en plus d’autres jeunes à
embrasser le métier.
Bintou
vient de terminer ses études de journalisme dans un institut de la place. Son
amour pour le métier ne date pas d’hier. Le déclic selon elle, c’est depuis
l’enfance quand elle voyait des figures féminines comme Hawoye Touré, Aïssata
Ibrahim Maïga officier au journal télévisé de 20 heures sur les antennes de l’Office
Radio Télévision du Mali (ORTM). « Aussi
longtemps que je me souvienne, j’ai toujours voulue être journaliste. Mais
cette passion pour les médias est due en grande partie à des journalistes comme
Hawoye Touré, Rokia Sanogo et plus tard Aïssata Ibrahim Maïga. C’était un
plaisir pour moi de les voir présenter le journal. Et ça l’est toujours. C’est
pourquoi j’ai décidé après mon Bac de m’orienter vers le journalisme ». Si elle exerce aujourd’hui au sein de la
presse écrite pour dit-elle mieux se former à l’écriture elle entend très
prochainement faire de la télévision.
Ces
exemples de réussite pour la jeune génération de femmes journalistes, ont
affronté des obstacles pour se hisser là où elles sont actuellement.
Hawoye Touré, journaliste à l'ORTM
« Des femmes de talents ont
abandonné le métier sur pression de leurs époux »
Le
journalisme est un métier passionnant et prenant. Les horaires de travail ne
sont pas figés. Les missions de longues durées font partie du
« job ». Si pour les célibataires cela peut être moins contraignant,
il n’en est pas de même pour celles qui sont mariées. La conciliation entre la
vie de couple et professionnelle n’est pas toujours évidente. « Il faut instaure un débat franc au
sein du couple. Au début de mon mariage ce n’était pas facile surtout avec la belle famille. Mais le soutien de mon mari
m’a été d’une grande aide pour dépasser ces moments. Aujourd’hui Dieu merci,
avec le temps, mes beaux parents ont appris à me connaitre et m’encouragent
d’ailleurs » explique cette
journaliste d’un grand quotidien de la place. Par contre, elle raconte le cas
de certaines de ses consœurs, qui ont été obligées par leurs maris de déposer la plume et de se consacrer à leur famille
tout bonnement. « Des femmes de
talents ont abandonné le métier sur pression de leurs époux » dit-elle
avec beaucoup de regrets.
Une
autre difficulté à laquelle sont confrontées les femmes journalistes, et qui
n’est pas propre qu’à elles seules, est,
les avances quasi permanentes des hommes. Des avances qui frisent souvent le
harcèlement et le chantage.
Journalistes ! Pas « corps à désirer »
Au cours
d’une conférence tenue à la maison de la presse sur la place des femmes dans
les médias, Ramata Tembély, journaliste au quotidien l’indépendant à oser le
mot « corps à désirer ».
Selon elle, il n’est pas facile pour une
femme de faire ce métier, parce que la plupart du temps on ne voit pas la femme
en tant que journaliste mais plutôt un « corps à désirer ». Des
témoignages comme celle de Keïta Ramata Tembély sont à foison. Le témoignage de cette autre journaliste qui a
décidé de garder l’anonymat sur le sujet est déroutant. « Je venais de commencer le métier. Un jour ma rédaction m’a envoyée couvrir une activité d’une grande structure de
la place. Après la cérémonie, le directeur
m’a approché et on a échangé quelques mots, puis, il m’a demandé de
passer lui remettre une copie de mon journal après parution. Quand je suis passée à son bureau avec l’article,
au lieu de prendre connaissance du contenu du papier, il m’a fait asseoir, m’a
servi un café et à commencer sans gêne à me faire des propositions indécentes.
J’ai été choquée. J’ai quitté son bureau au bout des larmes ». Elle qui
avait songé quitter le métier après cette scène, s’est rendue compte avec le
temps que cela ne s’arrêtais jamais. Si elle admet qu’on ne s’y habitue pas,
avec le temps elle le prend avec plus de philosophie et parvient à en rire.
Le petit plus des femmes dans les
médias
Nabou Touré, directrice de la chane de télévision "Liberté Tv"
Il est
faux de penser que les femmes valent moins que les hommes au sein des médias.
Et ça, c’est un journaliste de longue carrière qui le dit. Selon Abdoul Thiam, administrateur de la maison de la presse,
en plus des rôles de directrices de publication, de rédactrices en chef
qu’elles assurent, elles vont sur le terrain et souvent effectuent des missions
périlleuses. Il rappelle au bon souvenir, l’exemple d’Assa Sakiliba de la radio
Klédu « qui est restée longtemps sur la
ligne de front au plus fort de l’occupation ». Elles ne se contentent pas des seconds rôles,
mais, participent à l’information saine du public. Si selon lui les femmes
rivalisent avec leurs confrères hommes dans tous les domaines, il ne reste pas
moins qu’elles ont un petit plus par rapport à ces derniers. « Le charme, la délicatesse qui peuvent leur
permettre d’obtenir de bonnes infos tout en gardant leur dignité et honneur
intact ».
Malgré
les avancées notables, des stéréotypes
demeurent. Elles le savent, et compte
les surmonter comme elles l’ont fait avec les défis qui semblaient il y a peu
insurmontables pour elles.
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