LANCEMENT DE LA CAMPAGNE DE MODIBO SIDIBE A KAYES p 6
Mobilisation réussie même si…
Des scènes de joies à celles de
frustrations, le stade Abdoulaye Makoro Sissoko de Kayes en a connu dimanche 07
juillet dernier. C’était à l’occasion du lancement officiel de la campagne du
candidat des FARE Modibo Sidibé. De l’émotion, du son, de la couleur il ya en
eu. Votre canard vous plonge à travers les lignes qui suivent dans l’ambiance
surchauffé de cet évènement. Reportage
Il est 13 heures. Les premiers
militants font leur arrivée dans le stade Abdoulaye Makoro Sissoko de Kayes.
Vêtus pour la plus part des t-shirts à l’effigie de leur candidat Modibo
Sidibé, ils exécutent des pas de danse
sous le rythme endiablé des batteurs de
tam-tams. Devant eux, postés juste à
l’entrée principale du stade, les joueurs du Kamalen N’Goni rivalisent
d’ardeur.
Le son du kamalen n’goni mêlé à
celui des tam-tams surchauffent le stade
qui quelques heures auparavant avait été arrosé par une douce pluie.
Les bras en l’air, trépignant au
centre du cercle formé autour des batteurs, Nassira se fait distingués par son
savoir faire et sa hargne à la danse. Son bonheur saute à l’œil. Tellement
heureuse qu’elle nous entraîne avec elle. On se surprend à partager un bonheur
dont on ignore l’origine.
On imagine une fervente militante des Forces pour
l’Alternative le Renouveau et
l’Emergence (FARE), contente du choix porté sur sa région par son mentor pour
lancer sa campagne laissant exploser sa joie. Oh, que non.
Nassira en fait, est une des
nombreuses bénéficiaires collatérales de cette cérémonie. Vendeuse de sandwich,
elle vient de voir sa recette passée du
simple au double. Elle bénit la
cérémonie. Et faisant partie selon elle des indécis (ceux qui ne savent pas
pour qui voter), elle pense à partir de ce soir connaitre son camp. Suivez mon
regard.
Rien ne déconcentre les
spectateurs et les acteurs qui n’ont d’yeux que pour le talent des batteurs,
surement des gens du Khasso, tant ils savent faire résonner le
« doun-doun » à merveille.
Si, j’oubliais, ils étaient par moment déconcentrés par
l’odeur des plats fumants du « thièb djène » qui passaient par là.
Installées à quelques encablures
des batteurs, une cinquantaine de femmes avec leur tête Mame Keïta s’affairent autour des
marmites pour cuir et offrir aux nombreux militants venus de toutes les communes
et des cercles de Kayes, la tonne de riz
en leur disposition.
Pas assez suffisant pour nourrir
les quelques 13 000 militants qui ont pris d’assaut le stade Abdoulaye
Makoro qui compte 14 000 places. Mame Keïta explique alors que des
quantités comme la tienne (1 tonne) sont entrain d’être préparées dans la
famille de feu Baboye Thiam et chez Hamane Niang.
Les coups de klaxons et de
ronflements annonçant l’arrivée des motos-djakartas par groupe de 10 et de 20.
Leur boucan mêlé aux sons des tam-tams du N’Goni et des cris de joie des
nombreux enfants présents donnait
l’impression d’une explosion.
Oui, c’était une explosion, mais
une explosion de joie.
Pressés de rejoindre l’enceinte
du terrain pour participer au lancement, nombreux sont ceux qui vont vite
déchanter. Au moment de garer les motos, ils se rendent compte qu’il n’y a pas l’ombre d’un parking. En ces temps de
galère, ils sont nombreux ceux qui la mort dans l’âme ont rebroussés chemin.
« Si ces jeunes n’étaient pas rentrer faute de parking, nous aurions fait
le plein du stade » martèle Issa Kanté qui dit être un responsable des
jeunes des FARE à Kayes.
Quittant les lieux avant l’heure,
Moussa Sissoko calé sur sa photo le regard hagard cherchant une solution en vain se résout à partir. Mais
avant, il lance une grosse pierre dans la marre des organisateurs, « ce n’est pas vrai, qu’il n’ait pas pensé au
parking. C’est amateur. »
Les cris provenant de l’intérieur
du stade nous interpellent. Carte de presse brandit, nous pensions rentrer
aisément. C’était sans compter sur les
gardes en faction, qui n’accordaient le privilège de franchir cette entrée
principale qu’aux seuls détenteurs des cartes d’invitations. J’oubliais, et au
« gros bonnet » kayesiennes. Pour ces dernières je ne m’en suis pas
vraiment plein, car après tout ce sont des femmes. Et elles méritent toute
notre attention d’homme.
Mais je crois honnêtement que
l’alternance et le renouveau prônés par les FARE, doivent en tenir compte.
Une fois à l’intérieur, nous nous apercevons que c’est le groupe
Crazy Boys de Kayes, tout en flamme qui procure du bonheur aux militants. Un
regard furtif dans la tribune, nous décelons des formes longilignes blanches.
Non, ce n’est pas Baye de Kidal le frère Sidi Mohamed Iscrach, ce sont
des observateurs de l’union européenne.
La cérémonie avec l’arrivée du
candidat et son tour d’honneur s’emballe. Les discours se succèdent pour
aboutir au plus attendu. Celui du candidat Modibo Sidibé.
Son discours-programme a retenu toute
l’attention de ceux là qui comprennent la langue de Molière.
Mais, Kayes ne détenant pas la
palme en matière de scolarisation, certains ont quitté le stade avant même la
fin du discours, car ils ne pigeaient rien de ce que leur homme fort disait.
C’est sur les notes musicales de
Diéneba Seck , que la cérémonie riche en couleur, en émotion et en son a pris
fin.
Rentrant chez eux avec le
sentiment d’une mission accomplie, un seul mot sur les lèvres des
militants : célébrer la victoire le soir du 28 juillet.
Mohamed DAGNOKO
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