UNE SIMPLE PAROLE
Toute l’humanité en une famille
08 Octobre 2013-08 Octobre 2014. Voici un an jour pour jour
que disparaissait la réalisatrice, l’écrivaine Khady Sylla. C’est cette date symbolique
qui a été retenue pour diffuser l’avant première du film « Une simple
parole » qu’elle a coréalisé avec sa sœur cadette Mariama Sylla. Un film
qui met en exergue la force de la parole. Une parole qui peut être
« bénéfique et maléfique ».
Répondant à une question
de Djia Mambu sur le message que va transmette ce film au Sénégal, Mariama
Sylla ne put s’empêcher de reprendre sa
défunte sœur qui se demandait « Qu'est devenu l'humain que nous sommes, quand Facebook
et Twitter sont en train de remplacer les liens que créent la parole, la
famille et les amis ? ».
Certes, elle ne donne pas de réponse à cette
question, mais ce film « Une simple parole » en est une belle
réponse. En ces temps où les outils de la …modernité que sont les réseaux
sociaux (Twitter, facebook, instagram, les téléphones portables…) nous offrent
une facilité déconcertante de communiquer de façon virtuelle avec le monde
entier ; derrière une des valeurs je veux dire de nos valeurs s’estompe. Il s’agit de ce lien
fort créé par la communication directe c'est-à-dire la parole, cette parole qui
selon elles « nous unit ».
Cette union est incarnée dans le film par Penda Diogo Sarr. Elle est, ce pont qui relie les ancêtres à la nouvelle
génération. Ce pont qu’empruntent les jeunes pour aller s’imprégner de leur
culture, traditionnelle et orale à Baralé Ndiaye leur village.
Convaincues, de la force de la parole, les
sœurs sylla la font passer dans l’écrit et à l’image. Des images
simples, expressifs poignantes et saisissantes.
Même si au font d’elles, elles se demandent si
ces paroles n’auraient pas aimées mourir tout doucement sans être
retenues ?
Une simple parole, confronte la modernité à la
culture ancestrale. Les ponts de chevauchements entre les deux sont
hallucinants. Les bouillons culinaires jadis utilisés uniquement qu’en ville
sont dans les cuisines de Baralé Ndiaye ; les briques en ciment sont tout
autant visibles dans ce village que dans les grandes villes, le téléphone
portable n’a pas de secret pour la gardienne de la mémoire collective Penda
Diogo Sarr.
Face à l’occupation de la place de
l’indépendance par des corbeaux, « ces
oiseaux de mauvais augure » un retour aux sources pour perpétuer la
tâche des ancêtres est une parade.
La forte présence de la mort dans ce film est, si on veut celle de la parole mais celle
prémonitoire d’une actrice engagée pour la cause du 7ème art.
Ce film qui attire notre attention sur la
rupture des liens dus au manque de communication directe est défini par ses
réalisatrices comme posant des questions sur notre avenir. Si tant est que,
selon elles nous ne demeurons eternels.
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