DIALEMI : Au delà de l’amour charnel
Dialemi, de la réalisatrice Nadine Otsobogo fait
parti de ces films qui entrainent le spectateurs dans la réalité de ses
acteurs. Le choix des plans et du cadre
de vie de l’acteur principal nous plonge dans l’univers mélancolique et
solitaire de ce personnage qui s’accroche comme une bouée de sauvetage à un
personnage abstrait.
Laurent Awondo de son silence pesant, qui
vaut plus que des mots se refuse à l’ouverture. Professeur
de littérature et de théâtre à l’université de Libréville, seul dans sa maison
au bord de la mer il tente de redonner un visage humain à la pierre qu’il scalpe de coups. Le visage
de ELLE, elle, qui, malgré les âges n’a
pris aucune ride. Elle, est
restée la belle fille au sourire radieux sur
le cliché au bas de la tour Eiffel qui orne son mur. Elle qui, Dialemi (Elle s’amuse) à lui donner
et à parfois lui couper l’inspiration de par ses nombreuses apparitions et
disparitions.
Le court métrage Dialemi porte une part de sa
réalisatrice. Initiatrice du festival environnemental Masuku, Nadine s’immisce
dans le court métrage en bordant toute cette vie de solitude de son acteur de
verdure. Verdure de laquelle surgit
l’ombre abstraite de l’actrice prudence
pour rendre plus douce les nuits de Laurent Awondo. Cette attirance de la réalisatrice pour
l’abstrait ne justifierait-il pas le titre d’un de ses films tourné en
collaboration avec Oumar Seck intitulé « songe au rêve » ?
De l’image abstraite aux titres de films
évocateurs, on voit toute la place qu’accorde Nadine au rêve dans ses œuvres. Elle va jusqu’à se fondre dans l’âme de son
acteur qui entretien un lien solide avec sa sculpture sensée représenter son
rêve qui, selon lui n’a pas de prix.
Tout comme cette sculpture, la beauté féminine
ne semble pas avoir de prix aux yeux de Nadine, qui n’hésite pas à la montrer
dans sa splendeur la plus crue.
De la sensibilité et la fragilité de son LUI
en passant par le nudité de ELLE, Nadine dévoile les parties cachées de
l’homme.
Même si le cinéma en Afrique a connu des
mutations certaines au fil des ans, il faut dire que cette façon de présenter
la beauté féminine n’a pas toujours fait l’unanimité. Même si les tabous
tombent les uns après les autres, cette dernière à la vie dure. Combien sont
elles ces actrices du continent prêtes à renoncer à un rôle dès qu’elles se
voient proposer des scènes de nudité ? Nombreuses sans doute.
Mais, Prudence Maidou (Elle), une actrice
libre qui en plus de son talent énorme, sait jouer avec son corps. Elle est
cette muse qui inspire le sculpteur, lui donne le sourire en plus de ses
quelques rares moments de joie qu’il passe à enseigner sa passion aux enfants. Dans le long
métrage « Dakar
trottoirs » du réalisateur Sénégalais
Hubert Laba Ndao, prudence remet
ça. Non, prudence, n’est pas imprudente, elle vit son art. Et, enfin prudence,
danse et s’amuse avec son sculpteur qui hormis le fait que sa sculpture soit
terminée comme par magie, se donne à cœur de tailler son visage dans la célèbre
pierre de Mbigou que l’on retrouve au Gabon.
Soutenu par africiné et primé à de nombreux
festivals dont, les African awards movies au Nigéria et lauréat du prix poulin
de bronze au dernier FESPACO, Dialemi est la parfaite illustration de l’amour,
cet amour au delà du charnel.
Ce qui n’est pas forcement la vision de la
réalisatrice Nadine otsobogo, mais à quelques nuances près « Le thème de l’œuvre n’est pas forcement
l’amour, c’est l’inspiration qui nous touche aussi bien en réalisation, en
écriture ou en production. En fait, c’est ce qui est au fond de nous, je
voulais parler de l’amour intérieur, qui nous inspire tous les jours. »
Le rapport à l’art ; le rêve ; la
beauté de la nature ; les émotions ; tout ça, Nadine vous le montre
et vous le fait vivre en seulement 20 minutes.
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