Me Mamadou Konaté, ministre de la justice
Un ministre assez bavard
S’il y a une personnalité qui a décidé de se faire de la
pub dans cette affaire dite de Ras Bath, c’est bien le tout nouveau ministre de
la justice, Me Mamadou Ismaël Konaté. De descente sur le terrain à conférence
de presse, il fait tout pour être sous les projecteurs. A quelles fins ?
Au lendemain
du saccage du tribunal de la commune IV par les souteneurs de l’animateurs Ras
Bath, le ministre de la justice, Me Ismaël Konaté a fait une descente sur le
terrain pour dit-il constater de visu les dégâts. Sur place il a été frappé par
l’ampleur des dégâts et l’acharnement avec lequel les manifestants se sont rués
sur les « symboles » de l’Etat. Il ne l’a pas digéré. D’ailleurs quel
homme d’Etat, quel démocrate peut digérer cette situation ? La réponse est
sans doute, aucun. Après le tour des lieux, le ministre a jugé nécessaire de
menacer ceux qui ont posé ces actes. Il
a sorti la punchline qui a fait les manchettes des canards de la place «
il faut que quelqu’un paye, et quelqu’un va payer ». Sur ses grands
chevaux, l’homme était déjà dans la « vengeance ». Le peu d’égard qu’il a eu pour la mémoire du
défunt en ne focalisant son intervention que sur les pertes matérielles
renseigne sur la personnalité de notre ministre. Une personnalité qui n’est pas
sans rappeler celle d’un autre avocat ministre, en la personne de Mohamed Aly
Bathily, ministre des domaines de l’Etat et non moins père du « controversé »
Ras Bath. Faire des grosses déclarations
émotionnelles. Demandez à Moussa Mara qu’est ce que ça lui a coûté.
Qu’est ce
que le ministre espérait prouver en se précipitant sur les lieux pour ensuite
pointer un doigt menaçant sur nous autre téléspectateurs de l’ORTM qui n’avons
rien avoir avec ces incidents ? Un ministre doit certes, être
ferme mais aussi pondéré et maîtrisé. Toute chose que notre cher Maître
semble confondre. En envoyant le procureur général devant les caméras lire les
délits reprochés à Ras Bath, il le fourvoie. Car comme le dit un internaute, si
on devait arrêter pour ces délits « injures à caractères sexuelles
etc » pas mal de jeunes rappeurs et de prêcheurs seraient déjà derrière
les barreaux. D’ailleurs, Me Amadou Tiéoulé Diarra n’a pas raté le coche en
dénichant les failles d’un procès qui a tout l’air d’un « règlement de compte ». Après les
incidents, deux enquêtes ont été
ouvertes pour d’abord situer les raisons qui ont amené ces scènes de casses et
une autre pour dégager les responsabilités des uns et des autres. Dans cette
dernière enquête, la police ne dormirait pas sur les lauriers. Car au lendemain
de la manifestation, le directeur général adjoint de la police est sorti pour
dire qu’aucun policier n’était en possession d’armes. Par la magie des réseaux
sociaux (encore les réseaux sociaux) on a pu voir des images de policiers dans
des pick up avec des armes au poing. L’on espère que les enquêtes vont élucider sur ce dernier
aspect. Comme si la visite de terrain ne suffisait pas, l’avocat de ministre a
ensuite convoqué une conférence de presse.
Une conférence juste pour dire qu’il est à la base de l’interpellation
de Ras Bath. Tout de go il balance « J’ai INSTRUIT au procureur d’ouvrir
une information judiciaire contre Ras Bath ». Oui, on le sait, le parquet
dépend de vous, mais quel intérêt à convoquer une conférence de presse pour
dire ce que même les néophytes en droit savent Maître ?
Selon lui « Ras
Bath a été arrêté en raison du caractère excessif de ses propos envers des
personnalités…. ». Ce qu’il ne dit pas, c’est que ces personnalités auxquelles
il fait allusion sont ses employeurs.
On comprend
donc toute la verve du ministre avocat pour défendre ses « clients »
du jour. C’est sûr que los honoraires pour cette défense feraient des jaloux. A
quand la prochaine plaidoirie ?
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