jeudi 25 août 2016

Me Mamadou Konaté, ministre de la justice
Un ministre assez bavard


 S’il y a une personnalité qui a décidé de se faire de la pub dans cette affaire dite de Ras Bath, c’est bien le tout nouveau ministre de la justice, Me Mamadou Ismaël Konaté. De descente sur le terrain à conférence de presse, il fait tout pour être sous les projecteurs. A quelles fins ?
Au lendemain du saccage du tribunal de la commune IV par les souteneurs de l’animateurs Ras Bath, le ministre de la justice, Me Ismaël Konaté a fait une descente sur le terrain pour dit-il constater de visu les dégâts. Sur place il a été frappé par l’ampleur des dégâts et l’acharnement avec lequel les manifestants se sont rués sur les « symboles » de l’Etat. Il ne l’a pas digéré. D’ailleurs quel homme d’Etat, quel démocrate peut digérer cette situation ? La réponse est sans doute, aucun. Après le tour des lieux, le ministre a jugé nécessaire de menacer ceux qui ont posé ces actes.  Il a sorti la punchline qui a fait les manchettes des canards de la place «  il faut que quelqu’un paye, et quelqu’un va payer ». Sur ses grands chevaux, l’homme était déjà dans la « vengeance ».  Le peu d’égard qu’il a eu pour la mémoire du défunt en ne focalisant son intervention que sur les pertes matérielles renseigne sur la personnalité de notre ministre. Une personnalité qui n’est pas sans rappeler celle d’un autre avocat ministre, en la personne de Mohamed Aly Bathily, ministre des domaines de l’Etat et non moins père du « controversé » Ras Bath.  Faire des grosses déclarations émotionnelles. Demandez à Moussa Mara qu’est ce que ça lui a coûté.
Qu’est ce que le ministre espérait prouver en se précipitant sur les lieux pour ensuite pointer un doigt menaçant sur nous autre téléspectateurs de l’ORTM qui n’avons rien  avoir avec ces incidents ?  Un ministre doit  certes, être  ferme mais aussi pondéré et maîtrisé. Toute chose que notre cher Maître semble confondre. En envoyant le procureur général devant les caméras lire les délits reprochés à Ras Bath, il le fourvoie. Car comme le dit un internaute, si on devait arrêter pour ces délits «  injures à caractères sexuelles etc » pas mal de jeunes rappeurs et de prêcheurs seraient déjà derrière les barreaux. D’ailleurs, Me Amadou Tiéoulé Diarra n’a pas raté le coche en dénichant les failles d’un procès qui a tout l’air d’un  « règlement de compte ». Après les incidents,  deux enquêtes ont été ouvertes pour d’abord situer les raisons qui ont amené ces scènes de casses et une autre pour dégager les responsabilités des uns et des autres. Dans cette dernière enquête, la police ne dormirait pas sur les lauriers. Car au lendemain de la manifestation, le directeur général adjoint de la police est sorti pour dire qu’aucun policier n’était en possession d’armes. Par la magie des réseaux sociaux (encore les réseaux sociaux) on a pu voir des images de policiers dans des pick up avec des armes au poing. L’on espère que  les enquêtes vont élucider sur ce dernier aspect. Comme si la visite de terrain ne suffisait pas, l’avocat de ministre a ensuite convoqué une conférence de presse.  Une conférence juste pour dire qu’il est à la base de l’interpellation de Ras Bath. Tout de go il balance «  J’ai INSTRUIT au procureur d’ouvrir une information judiciaire contre Ras Bath ». Oui, on le sait, le parquet dépend de vous, mais quel intérêt à convoquer une conférence de presse pour dire ce que même les néophytes en droit savent Maître ?
Selon lui « Ras Bath a été arrêté en raison du caractère excessif de ses propos envers des personnalités…. ». Ce qu’il ne dit pas, c’est que ces personnalités auxquelles il fait allusion sont ses employeurs.

On comprend donc toute la verve du ministre avocat pour défendre ses « clients » du jour. C’est sûr que los honoraires pour cette défense feraient des jaloux. A quand la prochaine plaidoirie ?

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