mercredi 27 mars 2013


PORTE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE
Un rêve brisé ?

Symbole de la pénétration de plein pied dans le troisième millénaire, et espace de détente de loisirs  de spectacles et surtout de quiétude, comme l’on voulu ses initiateurs, le monument « la porte du troisième millénaire », sous le poids des déchets se dégrade à peine le millénaire entamé.


Entouré de la direction  générale de police, de la mosquée Omarienne Seydou Nourou Tall et la mer, le monument «  la porte du millénaire » est entrain de perdre de sa splendeur, à cause des saletés qui jonchent sur son site. Jadis attrayant, pour son calme et sa propreté, le monument n’attire que quelques rares personnes nous fait savoir Moussa Guèye rencontré sur les lieux. La couleur défraîchie, la stèle recouverte d’affiches  politiques, les ordures qui jonchent les alentours immédiats du monument sont les premiers éléments qui frappent le regard en arrivant sur le site. La  salubrité et l’odeur pestilentielle, que dégage une salle faisant partie du décor du monument, qui nous apprend-on servait de commerce. La dégradation de ce site ne s’arrête pas là. Le bassin alimenté par un jet d’eau, et les trois baobabs plantés à l’inauguration par le président Abdoulaye wade un certain 03  Avril 2001, n’appartiennent désormais qu’aux souvenirs.
L e regard plongé dans l’océan, l’air pensif, comme le dirait le poète, le corps ici l’esprit ailleurs, M’Baye Sèye sous le poids de ses soixante dix hivernages, habillé en boubou bleu marine, caftan mal visé sur la tête qui recouvre à peine ses cheveux, mal chaussé, les yeux barré par des lunettes de soleil, parle non sans regret du temps où la porte du millénaire brillait de mille feux. « La lumière, la propreté et le confort que procurait cet endroit, en faisait l’un des endroits les plus prisé de Dakar. Rares sont les touristes et dakarois qui ne se sont pas faits photographiés à cet endroit. » Affirme t-il. L’état de délabrement actuel de cet espace, soulève l’ire de M’Baye Sèye. Selon lui « Mal entretenu, l’espace n’offre plus le calme et la quiétude recherchée. Les déchets qui jonchent l’alentour immédiat du monument, les affiches qui défigurent le monument ont fini de repousser les visiteurs. »
On dirait que les marchants, installés sur le site, ne font pas attention aux déchets ou s’en accommodent. Venu de son Niger natal, Hamidou Bachirou, installé depuis un quart d’heure propose des fruits  étalés à même le sol,  sur un sac de riz mal propre. Un peu plus loin, collés au monument en quête d’ombre, deux jeunes, assis en plein milieu des ordures (pailles, sachets etc.) font cuir du thé dans une cannette vide de Heineken 8.6 (variété de bière). Méfiants, l’air suspect ils se perdent dans la fumée des clopes callées entre les mains qu’on distingue à peine. La salubrité de l’endroit ne les gêne nullement, car disent-ils la porte du millénaire vaut mieux que le quartier Médina dont ils sont issus, en ce qu’il est calme et leur  permet de fuir les nombreux problèmes de la ville.
Autant la propreté et l’éclat des lieux ont fait place aux déchets et odeurs nauséabondes, la plupart des couples et autres sportifs qui étaient fréquents en ces lieux ont fait place aux talibés et fumeurs de tout genres.  Ces derniers (amoureux et sportifs) ont délocalisés leur promenades et entrainement à quelques centaines de mètres juste en bordure de mer. Sur les rochés égrainant son chapelet, Fallou N’Diaye explique les raisons qui l’ont fait abandonné les alentours immédiats du monument qu’il fréquentait auparavant « J’y viens presque chaque soir pour mes zikr, mais l’adoration de Dieu étant incompatible avec la saleté, et face aux ordures qui débordaient le monument, j’ai été obligé de m’éloigner. »
La brise se fait de plus en plus forte, la nuit s’annonce, les hauts parleurs de la mosquée Seydou Nourou Tall propage à la ronde les appels du muezzin à l’endroit des fidèles pour la prière de Maghrib (crépuscule).  C’est juste à ce moment qu’u groupe de jeunes sorti de nul part fait irruption sur le site, pour se livrer une bagarre rangée sans merci. On n’en saura pas d’avantage sur les motifs de cette bagarre, car aussitôt séparés, chaque groupe partait son chemin.
Le choix porté sur la place du monument « la porte du troisième millénaire » pour livrer bataille, en dit long sur ce qu’est devenu cet espace qui était censé procurer le calme et la quiétude aux dakarois.
Mohamed DAGNOKO

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