PORTE DU TROISIÈME MILLÉNAIRE
Un rêve brisé ?
Symbole de la pénétration de plein pied dans le
troisième millénaire, et espace de détente de loisirs de spectacles et surtout de quiétude, comme l’on
voulu ses initiateurs, le monument « la
porte du troisième millénaire », sous le poids des déchets se dégrade
à peine le millénaire entamé.
Entouré de la direction
générale de police, de la mosquée Omarienne Seydou Nourou Tall et la
mer, le monument « la porte du millénaire » est entrain de perdre de
sa splendeur, à cause des saletés qui jonchent sur son site. Jadis attrayant,
pour son calme et sa propreté, le monument n’attire que quelques rares
personnes nous fait savoir Moussa Guèye rencontré sur les lieux. La couleur
défraîchie, la stèle recouverte d’affiches politiques, les ordures qui jonchent les alentours
immédiats du monument sont les premiers éléments qui frappent le regard en
arrivant sur le site. La salubrité et
l’odeur pestilentielle, que dégage une salle faisant partie du décor du
monument, qui nous apprend-on servait de commerce. La dégradation de ce site ne
s’arrête pas là. Le bassin alimenté par un jet d’eau, et les trois baobabs
plantés à l’inauguration par le président Abdoulaye wade un certain 03 Avril 2001, n’appartiennent désormais qu’aux
souvenirs.
L e regard plongé dans l’océan, l’air pensif, comme le dirait
le poète, le corps ici l’esprit ailleurs, M’Baye Sèye sous le poids de ses soixante
dix hivernages, habillé en boubou bleu marine, caftan mal visé sur la tête qui
recouvre à peine ses cheveux, mal chaussé, les yeux barré par des lunettes de
soleil, parle non sans regret du temps où la porte du millénaire brillait de
mille feux. « La lumière, la
propreté et le confort que procurait cet endroit, en faisait l’un des endroits
les plus prisé de Dakar. Rares sont les touristes et dakarois qui ne se sont
pas faits photographiés à cet endroit. » Affirme t-il. L’état de
délabrement actuel de cet espace, soulève l’ire de M’Baye Sèye. Selon lui « Mal entretenu, l’espace n’offre plus le
calme et la quiétude recherchée. Les déchets qui jonchent l’alentour immédiat
du monument, les affiches qui défigurent le monument ont fini de repousser les visiteurs. »
On dirait que les marchants, installés sur le site, ne font
pas attention aux déchets ou s’en accommodent. Venu de son Niger natal, Hamidou
Bachirou, installé depuis un quart d’heure propose des fruits étalés à même le sol, sur un sac de riz mal propre. Un peu plus
loin, collés au monument en quête d’ombre, deux jeunes, assis en plein milieu des
ordures (pailles, sachets etc.) font cuir du thé dans une cannette vide de Heineken
8.6 (variété de bière). Méfiants, l’air suspect ils se perdent dans la fumée
des clopes callées entre les mains qu’on distingue à peine. La salubrité de l’endroit
ne les gêne nullement, car disent-ils la porte du millénaire vaut mieux que le
quartier Médina dont ils sont issus, en ce qu’il est calme et leur permet de fuir les nombreux problèmes de la
ville.
Autant la propreté et l’éclat des lieux ont fait place aux
déchets et odeurs nauséabondes, la plupart des couples et autres sportifs qui
étaient fréquents en ces lieux ont fait place aux talibés et fumeurs de tout genres.
Ces derniers (amoureux et sportifs) ont
délocalisés leur promenades et entrainement à quelques centaines de mètres
juste en bordure de mer. Sur les rochés égrainant son chapelet, Fallou N’Diaye
explique les raisons qui l’ont fait abandonné les alentours immédiats du
monument qu’il fréquentait auparavant « J’y viens presque chaque soir pour mes zikr, mais l’adoration de Dieu
étant incompatible avec la saleté, et face aux ordures qui débordaient le
monument, j’ai été obligé de m’éloigner. »
La brise se fait de plus en plus forte, la nuit s’annonce, les
hauts parleurs de la mosquée Seydou Nourou Tall propage à la ronde les appels
du muezzin à l’endroit des fidèles pour la prière de Maghrib (crépuscule). C’est juste à ce moment qu’u groupe de jeunes
sorti de nul part fait irruption sur le site, pour se livrer une bagarre rangée
sans merci. On n’en saura pas d’avantage sur les motifs de cette bagarre, car
aussitôt séparés, chaque groupe partait son chemin.
Le choix porté sur la place du monument « la porte du
troisième millénaire » pour livrer bataille, en dit long sur ce qu’est
devenu cet espace qui était censé procurer le calme et la quiétude aux
dakarois.
Mohamed DAGNOKO
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