jeudi 6 février 2014

DEBROUILLARDISE AU SEIN DU CAMPUS SOCIAL DE L’UNIVERSITE
Quand, le bonheur des uns fait le malheur des autres

Les étudiants, ne manquent pas d’ingéniosité pour arrondir les fins du mois. De la coiffure, en passant par la photographie à l’impression à la vente d’articles divers, tout y passe. Ce phénomène d’étudiant « businessman », n’est  cependant pas vu d’un bon œil par certains étudiants, qui pensent qu’en plus de perturber la quiétude du campus social, il est facteur d’échec scolaire.

On se croirait dans un centre commercial. Les affiches, les pancartes indiquant  les chambres des étudiants qui offrent tels où tels services, vous agressent presque. La façade des bâtiments, les portails, mêmes les poubelles, est mise à contributions pour attirer le regard des potentiels clients. Les prix, comparés à ceux proposés pour les mêmes services hors du campus sont très accessibles.  Ecartés la concurrence extérieur, il n’en demeure pas moins qu’elle fait rage au sein du campus. 

Si dans la chambre 110 du pavillon L, huit (08) photos d’identités font 500Fcfa, pour le même prix vous avez neuf (09), photos dans la chambre 15 du pavillon B, vous pouvez même en avoir 10 à ce même prix nous confie un étudiants. Questionnés sur leurs motivations, à mener ces activités extra scolaire au sein du campus, les réponses sont toujours les mêmes : arrondir les fins de moi.
Dans la chambre 18 du pavillon B,  assez spacieuse pour trois étudiants, une dizaine de personne attendent d’être servis. Assis face à son ordinateur, Saliou N’Diaye est celui que tout le monde sollicite. 

Cet étudiant à la faculté de lettres,  qui fait de l’impression, la photo et la vente de certains articles, nous fait savoir que c’est pour des raisons purement économique, qu’il mène cette activité, « Depuis maintenant trois ans que je suis à la Fac, c’est ma deuxième années d’offrir ces services aux étudiants. Ma première année à été très difficile, la bourse ne me permettant pas de m’acheter des livres et de manger correctement, j’ai décidé de me lancer dans ce business dès ma deuxième année. Et dieu merci aujourd’hui ça va. »
Crâne coincé entre la main gauche, tondeuse à la main droite, à le voir en besogne on ne dirait pas un  étudiant, tant l’homme sait s’y prendre. Pour Ousmane Diop, étudiant à la faculté de Droit,  c’est le désir d’être indépendant qui l’a poussé à faire la coiffure « Je suis assez grand, pour toujours demandé de l’argent à mes parents. Et puis issu d’une famille pas très aisée, je me suis dis qu’il vaut mieux que j’apprenne à voler des mes propres ailes. Même si, je ne gagne pas des centaines de mille par mois, il faut dire que je m’en sors, à bon compte, vu la concurrence et le nombre d’étudiants qui offrent les mêmes services que moi ».

S’agissant de leur recette journalière, si certains s’abstiennent   de donner le montant, même approximative, ce qui n’est pas le cas de Babacar Sow, qui affirme, « cela varie en fonctions qu’il y ait assez de clients où pas. Il m’arrive d’avoir 8000Fcfa en une journée en réparant les ordinateurs, tandis  qu’il y a des jours où je peines à avoir 2000Fcfae ».Une bonne affaire donc !
Ces services ne font pas moins le bonheur des étudiants, qui y ont recours. Pour Fatou Guèye étudiante en droit, on ne peut avoir mieux ailleurs « les coûts d’impressions de nos mémoires, leurs reliures nous reviennent moins chers, que ceux qu’on nous propose en dehors du campus. Ils nous rendent vraiment service. » se réjouit-elle.

Les avantages et la rentabilité de ce  « business » cachent bien mal, les côtés négatifs de la chose, qui ont pour noms échec scolaire et perturbation de la quiétude d’un cadre destiné au repos et à l’apprentissage.
Ces activités des étudiants, ne seraient pas selon bons nombres de leurs camarades, étrangères au taux d’échecs  qui vont  crescendos  d’année en année.

Mais comment, faire pour que ces activités, qui tirent d’affaires nombres d’étudiants,  ne prennent pas le pas sur les études. Une  équation que beaucoup d’entre eux ne parviennent pas toujours à résoudre. D’abord hésitant, Saliou N’Diaye, se décide enfin avec une gêne perceptible sur le visage à lâcher le morceau  « il arrive souvent que je ne puisse réviser mes leçons tant les demandes sont souvent nombreuses. Et logiquement je me retrouve  avec des notes pas très souhaitables. »
En plus d’eux-mêmes, les étudiants qui mènent ces activités empêchent dans la plus part des cas, ceux  avec lesquels  ils partagent la même chambre, de se reposer et de réviser normalement leurs cours.

C’est un Salia Diouf très remonté contre ses camarades qui font ces activités dans les chambres communes, qui  explique le calvaire qu’il a vécu l’année dernière « l’année dernière j’étais avec un étudiant dans la même chambre qui faisait l’impression, la gravure, la reliure et les photos. Je ne parvenais pas à réviser correctement mes cours et à préparer mes examens et je me reposais à peine, la chambre étant pleine à chaque instant de la journée. Pour qui connait la difficulté d’avoir une chambre au campus, j’ai donc été obligé de rester et subir. Mais cette année, je m’enragerai à ne pas cohabiter avec ces étudiants qui font ces activités. »

Cheick Sarr étudiant en médecine, apprécie lui les services compte tenu des coûts abordables, mais pense que c’est l’endroit choisi pour les exercer qui pose problème. La solution selon lui est que, le Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) ne permette pas aux étudiants, d’exercer  des activités qui n’ont rien avoir avec les études dans les chambres. Car à ses dires, l’intérieur des chambres, demeure avent tout un cadre de repos et d’apprentissage pour les étudiants qui y vivent.
La recherche de gain pour arrondir les fins de mois, de certains ne doit pas cependant primer voir empêcher les autres de s’adonner correctement à leur études conclu t-il.


Il revient donc au Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD), garant du campus de trouver des solutions au plus vite, pour que le bonheur des uns ne fasse pas le malheur des autres.

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