Le premier point : le dialogue
Sous-secrétaire général, ce dialogue a
toujours été notre dédicace. Au Mali nous n’avons jamais fait les choses
autrement ; nous nous sommes toujours parlé entre frères maliens et nous
allons continuer de le faire.
Le cessez-le-feu, bien sûr que nous y
sommes acquis.
Avons-nous jamais violé un cessez-le-feu, avons-nous jamais violé
la cessation des hostilités ?
Monsieur Ladsous je l’ai dit au secrétaire
général des Nations unies, il serait convenable, il serait saignant que les
Nations unies fassent preuve de justice et d’équité à cet égard là.
Chaque fois qu’il y a eu violation de
cessez-le-feu, violation de la cessation des hostilités, nous l’avons acté,
nous avons signalé.
Rarement, nous avons été entendus.
On nous a toujours dit :oui « les
parties » ! « Les parties » ? Un peu de respect pour
notre peuple.
Le Mali est un peuple de dignité avéré
au long des siècles. Un peuple qui,dans la communauté internationale, n’a
jamais manqué à ses engagements internationaux, et il continue de le faire
aujourd’hui et pourvu qu’en retour il soit l’objet d’un minium de respect.
Le troisième point : il faut que
l’accord reste ouvert aux signatures de ceux qui n’ont pas encore connu
l’intérêt.
Bien sûr ! Nous y sommes favorables ;
pourvu que ce ne soit une prise en otage du Mali et de la paix au Mali. Je suis
très clair là-dessus.
Enfin, il n’est pas aussi clair que vous,
quand vous avez dit, il n’est pas question que l’on profite de l’accord pour
attaquer ceux qui n’ont pas paraphé ou signé aujourd’hui.
Nous ne sommes pas desguets.
Nous sommes, Monsieur Ladsous, gens de
bonne compagnie. Nous sommes un pays de vieille civilisation.
Jamais, depuis qu’elle a été cantonnée, l’armée
malienne n’a manqué à ses engagements.
Cantonnée en la ville de Kidal, il a
fallu que je le dise à la CEDEAO pour que nos frères comprennent quelle était
la situation surréaliste que notre armée vivait à Kidal.
Le Mali a accepté beaucoup.
Le peuple malien est à saluer.
Mais que nul ne se trompe sur la
qualité de sa dignité, de son sens de la dignité et de sa compréhension de la
chose internationale.
Nous avons donc dit à Monsieur le
secrétaire général des Nations unies que nous restons évidemment ouverts à nos
frères et qu’il nous tardait qu’ils comprennent l’urgence à être de la partie,
à signer l’accord de paix. Que nous avons eu mal à notre être malien quand la
rentrée scolaire survenue dans tout le Mali, les jeunes maliens sont allés à
l’école sauf ceux de Kidal. J’ai pleuré dans mon cœur.
Parce que ce n’est pas une histoire de
« cas malien » pour moi, c’est une histoire de vie malienne pour moi.
Je vis ça dans ma chair, dans mon être le plus profond. Je ne joue pas avec ça.
Ce n’est pas un cas académique, c’est un vécu, un vécu humain, très fort.
Je dis donc qu’il est temps que les
malices cessent et que ceux qui ont en charge de missions d’aider à parvenir à
la paix fassent en sorte que les choses soient transparentes, qu’ils soient
d’égale partage ; et que nul ne se méprenne, et puisse prendre une telle
souplesse dans l’engagement, telle ouverture pour une faiblesse ou un
encouragement à persister dans l’erreur. Ce ne serait pas rendre service à la
paix mondiale.
Que je sache les Nations unies nées à la
suite de la Seconde Guerre mondiale ont pour vocation à assurer la paix
mondiale pour les temps à venir et l’organe en charge de le faire est le
conseil de sécurité, qui opine sur rapports, pourvu que ses rapports soient des
rapports équilibrés, justes, sincères, et qui disent la réalité.
Le Mali a souffert de cela. Le Mali a
souffert de cela. Je le dis très clairement du haut de cette tribune, en ce
jour solennel.
Nous sommes un pays de paix. Nous sommes
un pays encore une fois sans complexe aucun. Je dis dans ce monde des hommes, quant
certains n’étaient pas, nous étions.
Ce vieux pays d’humanisme sahélien qui a
fleuri sur les bords du Niger, nous sommes très fiers, très, très fiers.
Tombouctou, Djénné la belle, Gao, centres de culture d’excellence
mondiale ! On venait de partout pour s’instruire à Tombouctou.
Ces barbares d’un autre âge que je ne
saurais nommer tant la qualité d’homme ne me semble pas leur convenir ont cru
devoir tuer l’âme de Tombouctou. Ah les pauvres ! Tombouctou est
immortelle, Tombouctou est éternelle !
C’est tout l’honneur de la communauté
internationale d’avoir compris en quel péril courrait Tombouctou pour avoir
diligenter des missions idoines de reconstruction des mausolées de Tombouctou,
mémoires de ce peuple, mémoire de ce pays.
Donc, nous tous dédiés à la paix.
Le quatrième point, en raison de non-signature
par l’ensemble des acteurs, penser à une mise en œuvre flexible de l’accord.
Qu’est-ce à dire ?
L’accord paraphé en Alger, ce jour, il a
été dit, entendu, convenu que cela mettait
un terme à la négociation.
Nous avons paraphé le 1er
mars. Nous sommes presque trois mois après.
Avant le paraphe il avait été dit avec
gravité, avec solennité que tout celui-là, toute celle-là qui s’aviserait de ne pas parapher l’accord
qu’il en cuirait.
Nous n’avons rien demandé, nous n’avons
rien vu venir non plus. Que de patience ! Mais nous ne perdons pas
patience cent fois. Mais il faut que le monde sache le réel de la situation a
prévalu au Mali et qui si nous ne prenions garde va continuer de prévaloir.
Je le dis, il ne s’agit d’un problème
d’homme, IBK est un homme de passage. Mais aucun Malien digne de ce nom ne
bradera le Mali, jamais ; ne bradera jamais le Mali.
Nous avons tout tenté. Nos hommes de foi
et notre société civile, dont nous sommes fiers,ont pris leur bâton de pèlerin,
leur initiative pour parcourir le monde, pour aller dire à nos amis en Europe,
dont certains avaient été trompés :oui
il y a beaucoup précautions à prendre parce que si jamais l’armée malienne
avait quelques moyens elle va se livrer à des massacres, qui m’a toujours
révolté. Nous ne sommes pas des sauvages, nous ne sommes pas des barbares.
Nous avons toujours vécu en symbiose
dans ce pays, depuis le fond des âges à aujourd’hui, sans nous entre-tuer. Il
n’est aucune famille en zone nomade qui n’est sa correspondante en zone
fluviale. Le partage entre les produits du pastoralisme et les produits de
l’agriculture sont une tradition chez nous ; l’hospitalité, l’accueil sont
des choses frappées dans les marbres de Sélinkégni. Tel est le Mali.