samedi 20 avril 2013


Editorial / Reubeuss : un tremplin ou une fosse aux lions pour Karim Wade



Adam Thiam (Le Républicain)
Adam Thiam (Le Républicain)
Le fils qui régnait sur tout ce qui bouge il y a peu a dormi sa première nuit de prisonnier à Reubeuss. Dans un sens, il chasse de race. Car le père fut un habitué de la prison. Mais le redoutable opposant de l’époque  était derrière les barreaux pour des raisons politiques, y compris quand il fut incarcéré pour l’assassinat de Me Babacar Seye en 1993 avant d’être blanchi plus tard lors d’un procès. Là est la différence entre Abdoulaye Wade et Karim Wade.
Le premier était la bête noire du régime qui l’a embastillé et qu’il battra à la présidentielle historique de 2000. Le second est en prison pour présomption d’enrichissement illicite d’un niveau révoltant dans un des pays les plus pauvres au monde. Il lui est reproché d’être assis sur une fortune mal acquise valant le tiers du budget sénégalais. L’accusation est extrêmement grave si elle est fondée. Car elle fait honte aux législatures de Wade durant lesquelles Dakar était plongé dans le noir pour moins de 200 milliards Cfa d’investissement. Au-delà, elle interpelle les élites africaines tout simplement en mettant en relief leur responsabilité dans la descente aux enfers du continent où l’homme est né  et où il continue de mourir à peine né, où il subit encore les morsures de la faim, le fléau des maladies ainsi que les ravages de l’illettrisme. Mais l’accusation reste tout aussi grave si elle est infondée. Parce que tout comme Wade en 2000 qui n’a pas su prendre la mesure des enjeux, Macky Sall, par les circonstances de son arrivée au pouvoir, n’est pas que le président du Sénégal. Il incarne l’espoir de tous les Africains qui désirent une autre manière d’être gouvernés. Gouvernés dans la justice et l’équité. Gouvernés loin des logiques de revanche ou de vengeance. Et gouvernés dans toute l’humilité et la concentration nécessaires à l’Afrique qui gagne. Il ne faut préjuger de rien car nul ne doit être au dessus de la loi, même quand il s’appelle Karim Wade. Mais Macky Sall devra faire attention au retour de boomerang. Car si le dossier est vide ou « vidé », Reubeuss peut bien, toutes proportions gardées, avoir pour son pensionnaire les promesses de Reuben Island pour un autre illustre prisonnier.
Adam Thiam pour Maliweb.net

vendredi 19 avril 2013


AFFAIRE KARIM WADE

Justice ou …vengeance ?


Tout c’est accéléré récemment, pour l’ancien ministre du « ciel et de la terre ».  Du dépôt des justificatifs de ses biens à la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), le lundi 15 Avril, Le fils de l'ancien président et cie croupissent toujours  à la maison d’arrêt de Rebeuss.

Le temps semble s’être arrêté.  On dirait que le pays ne vivrait plus que pour cette affaire Karim Wade, qui déchaîne les passions. Pis, on croirait que le bonheur du peuple  sénégalais dépendrait  du dénouement de cette affaire, tant les médias, ne manquent d’en servir chaque jour. Tout y passe, de l’info sensée au plus insensée, pourvu qu’il s’agisse de Karim Wade. Ils oublient par la même, de traiter de ce qui pourrait réellement intéressé le peuple, que sont entre autres, le coût de la vie, les problèmes de sécurité etc. Et s’ils en parlent c’est de façon plutôt lapidaire.

Revenons à Karim. Nombreux de ceux qui crient aujourd’hui à se rompre le gosier, étaient pour la plupart dans un passé récent, les « proches », « amis » « affidés », « les collaborateurs », et que sais je encore de Karim Wade. Et voilà, que comme par un tour de magie abracadabrante, ce sont les mêmes  qui se retrouvent aujourd’hui à l’acculer, l’accuser et le traiter de tous les noms d’oiseaux.
La transhumance (qui pour ma part doit être revue et cadrée par des textes) aidant, ils n’ont pas eus de la peine, à se placer du côté, du vent favorable, opportunisme quand tu nous tiens !

Certes, Karim doit rendre des comptes au peuple sénégalais pour avoir pendant des années géré ses deniers, mais il y a dans cette histoire, pardon cette affaire un aspect qui ne manque de susciter une interrogation de taille, à savoir  l’indépendance de la justice.
Lors de sa conférence de presse, au soir de la mise en garde à vue de Karim Wade et cie, le procureur près la cour de la répression et l’enrichissement illicite, Aliou N’Dao, affirmait, que les 694 milliards de FCFA, que l’on reproche à Karim et Cie d’avoir détourné ne s’est pas fait en une année, mais sur une période assez longue. Question, pendant tout ce temps où était la justice ?

On répondra, que c’est son père Abdoulaye Wade, qui était au pouvoir, et donc qu’il était intouchable. Certes, mais alors dans ce cas, la justice ne serait-elle pas aux ordres du prince du jour ?
Si tel était le cas, que se passerai t-il si demain, le régime en place, était remplacé par un autre par la volonté du peuple sénégalais assez responsable ?

N'est-il pas temps de revoir la dépendance du parquet au ministère de le justice donc de la présidence, en ce qui concerne nos pays africains?

La hantise de ce qui pourrait nous arriver une fois, le pouvoir perdu, n’expliquerai pas, cette boulimie du pouvoir dont souffre nombreux de nos dirigeants africains ? Qui à coup de révision constitutionnelle, de forcing tentent de se maintenir, souvent au prix de ce qu’ils ont de plus sacrée « leur vie ». Ces situations ont poussé nombres de pays dans le gouffre, et le Sénégal en a échappé belle.

La justice au nom de la justice, voici l’idéal. Mais une justice de vainqueur au détriment des vaincus (je ne dis pas que c’est le cas), comme celle de la France et de ses alliés sur l’Allemagne au sortir de la première guerre mondial, peut pousser le vaincu à vouloir ce venger. Alors on s’éloigne dangereusement de la justice pour aller vers la …vengeance.
Mohamed Sangoulé DAGNOGO

lundi 15 avril 2013


DEPUIS DAKAR
Modibo Sidibé se prononce sur les élections


Annoncer pour ce tenir en mois de juillet, la tenue des élections présidentielles maliennes, divisent l’opinion. Il ya ceux,  pour qui elles sont nécessaire en vue de doter le pays d’autorités légitimes et ceux qui pensent qu’en plus de ne pas être prêt techniquement, le Mali doit tenir des élections avec la participation effective de tous ses fils. Modibo Sidibé, candidat lors des dernières présidentielles avortées du 29 Avril et très surement candidat pour les joutes qui se profilent, donne sa position, depuis Dakar.


Les élections présidentielles doivent se tenir  à la fin du mois de juillet. Depuis l’annonce de cette nouvelle par les autorités maliennes de commune accord avec la communauté internationale, l’avis des maliens sont des plus divergeant. En tournée dans la sous région Ouest africaine (Abidjan, Ouagadougou, Niamey et Dakar), Modibo Sidibé donne sa position lors d’une mini rencontre avec des maliens à l’hôtel terrou bi de Dakar dans la nuit du samedi 13 Avril.
Les élections doivent se tenir en juillet, introduit-il. Un pays se dirige selon lui par des mesures et des décisions critiques, qui ne peuvent  être imposées que par des dirigeants légitimes (issus du vote NDRL). Et pour ce faire l’Etat est entrain de travailler selon Modibo Sidibé à faire participer les maliens autant sur le plan qualitatif que quantitatif, pour une certaine légitimité des dirigeants, qui seront désignés pour conduire le destin du Mali.
Le cas de Kidal et des réfugiés
Selon lui, les discussions en vue de l’arrivée de l’armée malienne à Kidal, sont en cours et avancent positivement. Il a aussi rappelé les nombreuses, concessions que le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) à fait, il s’agit de l’acceptation du retour à la table des négociations, du dépôt des armes.
Abordant le cas des nombreux réfugiés, il dira que tout sera fait pour les faire participer en nombres. Mais s’il fallait attendre le retour de tous les réfugiés pour tenir des élections il craint que cela ne se fasse avant plusieurs années. Il en veut pour preuve, la crise qui à secoué la Mauritanie dans les années 80,(les maures noirs sont sortis en masse du pays pour se réfugiés plus particulièrement au Sénégal NDRL) et dont le dernier convoi des réfugiés n’est rentré que tout dernièrement (mois de février NDRL). Il n’a pas manqué aussi de rappeler à tous ceux qui posent le retour des réfugiés comme un préalable aux élections, que le retour de ces derniers est volontaires, d’où toute la complexité de ce sujet.
Sa conviction, que les élections doivent et peuvent se tenir en juillet, ne lui fait pas pour autant perdre de vue ; les difficultés réelles existantes, compte tenu de la période que traverse le Mali.
Mais se voulant rassurant, il dira que ce soit en temps de crises ou de paix, chaque processus électoral en Afrique, est synonyme de difficulté.
Le dilemme et dialogue
Nous sommes, aujourd’hui face au dilemme de la sécurisation des régions nord du Mali.
Ce dilemme selon Modibo Sidibé est réel, mais croit-il savoir, l’état actuel des faits augure que nous seront sécurisés. Une sécurisation qui à bien sur des conditions. Ce sont selon lui l’implication effective de l’ensemble des maliens, qui devront acceptés de se soumettre aux contraintes nationaux.
Et pour un Mali sécurisé et vivant en paix avec lui même, la thérapie que propose, l’ancien premier ministre, est le consensus et le dialogue national. Il exclut toute idée de négociation entre l’Etat et un groupe.
Le Mali, un avenir radieux
Se prononçant sur les capacités du Mali à sortir la tête de l’eau, il se veut optimiste. Le Mali accablé de tout part, pour sa démocratie de façade, ses instituions fragiles et tant d’autres maux, sont des analyses que ne partage pas totalement l’ex Premier ministre, même s’il reconnait à mi-mot qu’il y a eu des insuffisance. Mais, la réalité des faits est selon lui, que la croissance malienne qui tourne autour de 1,5 pour cent, doit selon des études atteindre les è pour cent à l’horizon 2014.
Mohamed DAGNOKO
(CESTI DAKAR)

CONSOMMATION DU RIZ AU SENEGAL

Au delà du raisonnable

S’il y a une denrée qui est prisée, et qui constitue la base de l’alimentation des sénégalais, c’est bien le riz. Cuisiné de plusieurs manières, on a l’impression que sans sa « dose de riz » journalier, le sénégalais est insatisfait. Le coût abordable de cette denrée sur le marché serait à l’origine de son succès.


Le riz, consommé dans la quasi-totalité des pays du monde, pour ne pas de tous les pays, constitue l’aliment de base des sénégalais. Consommer en grande quantité et presque tous les jours dans les ménages sénégalais, le cas mérite qu’on s’y attarde un peu.
Le riz appelé communément « thièb » dans la langue nationale wolof, fait l’objet d’une consommation effrénée qui frise l’exagération.
Retrouvée au milieu de ses ustensiles de cuisine, Zeïnabou N’Diaye, la quarantaine révolue, prépare le « thièbyap » qui est selon elle le plat préféré de son mari. Au bruit que fait l’huile à chaque fois, qu’elle y jette avec dextérité, de la viande ou tout autre condiments, se dégage une odeur qui d’emblée vous met l’eau à la bouche. Le visage embué de grosses gouttes de sueurs, qu’elle essuie  de temps à autre d’un revers de main, Zeïnabou explique sa préférence pour le riz, « Le riz est l’aliment de base des sénégalais. On n’a pas trop de diversités alimentaires chez nous. C’est pourquoi nous, nous focalisons essentiellement sur le riz, qui en plus d’être  nourrissant est moins cher. »
La phrase achevée qu’elle s’affaire aussitôt, à sortir son « thièb » de la marmite avant l’arrivée de son époux, qui selon elle doit être là d’un moment à l’autre.
Pour Mamadou Diop, chauffeur de taxi rencontré au rond-point Sam, fait savoir que la consommation du riz pour lui est une obligation, « Si je ne mange du riz, que vais-je manger ?  interroge-t-il. La consommation du riz pour moi  qui ait une grande famille est une obligation, car ma bourse ne me permet de varier l’alimentation comme je veux. »
Et pourtant en dehors du riz, des plats à base de mil (cous cous), ou d’autres comme la salade, le fonio existent, et qui peuvent servir de complément alimentaire, mais qui ne sont assez consommés.
Cela est dû selon Khady Sow, gérante d’un restaurant, à une certaine culture alimentaire qui n’inclut pas forcement ces plats, ou de façon secondaire.
Assise derrière son comptoir, un foulard d’une grosseur démesurée nouée sur la tête, des lunettes blanches calées sur son nez épaté, des lèvres charnues et sensuelles, Khady affirme, «  Le cous cous est surtout prisé lors des fêtes de Tamkarith, ce jour tout le monde ou presque en fait. Passé ce jour, il retombe dans l’oubli. Nous ici au restaurant, le préparons que sur commande. La salade, le fonio et d’autres plats européens ne sont pas à la portée de la bourse de tous les sénégalais, d’où leur faible taux de consommation. »
Cette consommation effrénée de riz, s’invite jusqu’u sein du campus scolaire. Dans les restaurants du campus, six jours sur sept, l’on sert du riz. Et ce sont des étudiants qui à contre cœur à l’image de Amadou Faye, qui sont obligés de s’y accommoder. Dans le rang depuis plus d’une heure, il attend sans réel engouement sont plat de riz au gras. Cahier posé sur la tête pour se protéger du soleil, il s’adosse à au mur du bâtiment pour tenir debout, car dit il ses jambes ne tiennent plus. Selon lui la consommation tous les jours du riz n’est pas pour lui plaire « Le riz me cause des problèmes gastriques et d’indigestions, mais que faire, quand on n’a pas les moyens ? »
L’amour des sénégalais pour le riz, s’expliquerait donc, par son coût, et non pour ses valeurs nutritives.
Les restaurants du campus, contrairement à de nombreux ménages, font l’effort de diversifier, surtout leur dîner.
Les sénégalais consomment trop le riz, et ce ne sont pas les cinquante-deux  mondobloguers , venus de plus de trente pays, qui ont récemment séjournés à Dakar dans le cadre de l’émission mondoblog de la Radio France Internationale (RFI) qui diront le contraire.
Ayant consommé du riz tous les sept jours qu’a durée leur séjour, ils ont aux  termes de leurs travaux, chanté à l’Institut Français une hymne à l’honneur du riz sénégalais
Mohamed DAGNOKO 


PORTRAIT : BA Nassou Traoré
« Une commandante »  ….restauratrice

Trônant au milieu de son restaurant, au milieu de la dizaine d’employés c’est elle la « commandante ». Elle connait, tout le monde et tout le monde lui parle. Ba Nassou, gère depuis vingt ans son restaurant à la rue 30 de la médina, un des nombreux quartiers populeux de la Médina à Dakar.
Partie de son Mali natal, Ba Nassou vint retrouver son mari à Dakar dans les années 90. Deux ans plu tard, ce dernier décédait, laissant entre ces mains  leur nouveau né d’à peine quelques mois. Seul sans soutien et sans réelle famille à Dakar, elle se lance dans la restauration avec le peu d’économie que lui avait laissé son mécanicien de mari. Battante, cette première d’une fratrie de cinq enfants, sait se débrouiller. La cause elle a très vite joué le rôle de mère auprès de ses frères après le décès prématuré de leur mère, quant elle n’avait que 12 ans. Petit à petit donc, elle parvint à se faire une réputation dans le quartier de la médina grâce à ces talents culinaires. Celle qui raffole du « tô » plat bambara fait à base de mil ou de maïs, excelle dans la cuisson des recettes sénégalaise, Tchèp djène, tchèp yap, souboukandja Mafé et même le kaldou, qui est plat typiquement casamançais. Les clients à l’instar de Ibra Diouf ne tarissent pas d’éloges quand il s’agit d’apprécier la cuisine de Ba Nassou « Cela fait dix ans que je vis à la médina, le seul restaurant qui a pu me fidéliser c’est celui de Ba Nassou, à cause de la qualité e du goût des plats qu’on y sert ».  Celle qu’on surnomme la « commandante » du fait de son intransigeance et son autorité à la limite dictatoriale, se révèle une tout autre personne, quand elle voit errer des enfants talibés dans les rues à la recherche de pitance. Pour celle qui a connu une enfance difficile cette  pitié envers ces jeunes, se transforme chaque jour en distribution de plats et restes aux talibés qui y rodent à longueur de journée.
Souvent, et toujours avec le mot juste il lui arrive  de calmer  certains clients qui trouvent ces talibés envahissants.
Le sobriquet de « commandante » qui lui colle à la peau ne la gêne nullement. Elle se plait souvent à se l’entendre dire. Cela rappelle à Ba Nassou Traoré ses aïeux, Tiéba et Babemba qui ont d’une main de fer gouverner sur l’immense royaume Bambara de Ségou.  Cette région située à quelques 300 kilomètre de Bamako, est là où elle tire sa passion pour la cuisine. Ba Nassou, se souvient, nostalgique de cette période, où la seule satisfaction de la femme était que son mari apprécie son plat. « Au début c’est par souci de me faire de l’argent que je me suis mis à ce que je savais faire le plus, c'est-à-dire la restauration ». Mais elle reconnait qu’avec  le temps elle a plus été motivée par ces nombreuses filles auxquels elle offrait un emploi. « Savoir que j’aidais des filles à être indépendante financièrement m’a  le plus passionnée » dit elle. Si elle à une satisfaction dans la vie, c’est de « voir que des filles qu’elle a initié son aujourd’hui propriétaire de restaurant. » se réjouit elle. Mais celles-ci ne retiennent pas toujours de bons souvenirs de leur passage sous son magistère. Pour Mariame Guèye aujourd’hui propriétaire de restaurant « Ba Nassou n’est  pas toujours d’un commerce facile. Autant elle peut être attachante, qu’elle peut être insupportable. Son penchant pour la supériorité sur celle de ses employés demeure son plus grand défaut », se souvient elle. Si Ba Nassou se reconnait volontiers ce caractère, elle n’y voit rien de méprisant. Car selon elle, descendant de vigoureux rois, il ne peut y avoir deux « commandants » dans un même bateau. « Et jusqu’à preuve du contraire je demeure la seule patronne de MON restaurant » crache sec la « commande ».
Férue des cérémonies de mariages, baptêmes, comme toute « djandjigui » (femme imposante) elle ne se fait pas prier pour prendre part à ces manifestations. Ce sont des moments privilégiés,  au cours des quels  elle distribue des billets de banques aux griots qui flattent son égo en lui rappelant sa « noble » descendance.   Entre deux discours, il suffit que l’on énonce  l’anecdote,  selon laquelle, elle a un jour par mégarde plongé les poissons dans la sauce sans les avoir lavés et encore moins  nettoyés et le grand rire qui s’en suit est si contagieux que tout le restaurant s’en trouve contaminer.
Mohamed DAGNOKO


PORTRAIT
Sahélinko, l’enfant du sahel


Crâne toujours bien rasé, l’ordinateur en bandoulière, tel un chasseur et sa gibecière, Sahélinko Sissoko du haut de ses 1mètre 81 est élève en classe de 2ème année au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI).
Originaire de Tambacounda, région frontalière avec la partie sahélienne du Mali, Sahélinko a un goût vestimentaire très simple et s’est  soignée sa mise.
Toujours souriant, l’homme à la démarche vive est d’un commerce facile. Ce ne sont pas les élèves de la deuxième année du CESTI et encore moins son ami d’enfance et élève en première année du CESTI Ba Noumou Sissoko, qui vous diront le contraire.
Arrivé à Dakar en 2007 après l’obtention de son BAC série lettres au lycée Cheick M’Baye de Tambacounda. Amateur de football, celui que ses coéquipiers surnomment Sergio Bousquet en référence au milieu de terrain de l’équipe du FC Barcelone, s’est lui-même frayé son chemin car selon lui personne n’a guidé son parcours scolaire.
 Issu d’une famille où nombreux sont qui ne savent ni lire ni écrire, le jeune Sahélinko inscrit au cours primaire de l’école de Missira dans son village maternel, va sans pression faire des exploits. Ce qui lu valu d’accéder tour à tour au collège Moriba Diakité et au lycée Cheick M’Baye de Tambacounda, il décroche son BAC.
 Le secret de sa réussite est selon lui sa rigueur dans tout ce qu’il fait. Une rigueur, qu’il tente d’imposer à tout son entourage. Ce qui selon Ba Noumou Sissoko son ami d’enfance et avec lequel il partage la même chambre, fait qu’il s’énerve à chaque fois qu’il voie quelqu’un, qui ne prend pas au sérieux ce qu’il fait. A Dakar, il s’inscrit au département de géographie de l’université Cheick Anta Diop, où il obtient une licence.
 Licencié en géographie, celui qui a toujours été fasciné par Alain Foccart de la Radio France Internationale (RFI), fera facilement le choix de tenter sa chance au concours d’entrée au CESTI. Fidèle à sa rigueur, il prépare le concours auquel il réussit avec brio. Sa vie venait de prendre une nouvelle tournure. Sahélinko qui dit détesté le mensonge, veut informer à travers le médium qu’est la télévision sainement et objectivement. La télévision, parce que étant selon lui  dans le contexte social actuel, un médium très puissant dans la vulgarisation des informations. Ce consommateur avéré d’ébongué gâteau fait à base de farine et de coco, est un fan de l’attaquant argentin et quadruple ballon d’Or Lionel Messi, qui à d’ailleurs sa tête niché sur son ordinateur en guise de fond d’écran. A l’image de son idole, il voudrait se faire plus tard une réputation dans le monde de la presse sénégalaise et pourquoi pas sous régional et mondial. Mais avant cela, celui qui  considère la vie comme et eternel combat s’applique avec rigueur pour réussir son cursus du Cesti.
                                                                                      Mohamed Sangoulé DAGNOGO

mardi 9 avril 2013


DJILOR
Une citée en OR

Outre, les thématiques débattus qui ont été d’intenses moments d’échanges et de partages souvent houleux, mais pour la bonne cause : développer l’Afrique, la sortie annuelle de la fondation Konrad Adenauer à été riche en visite dans le  royaume d’enfance du président poète Léopold Sédar Senghor, le tout dans une ambiance bon enfant.

Il est 14 heures passé de quelques quarante minutes, quand le bus, prend le départ d devant la fondation direction Djilor. Plus le car s’éloigne de Dakar, plus l’air devient pur, et la fraîcheur dakaroise cède à la chaleur de la région de Fatickoise.
Assis par groupes de cinq par groupe de cinq, de deux et même seul, on cause, on lit, on somnole, le tout dans un bourdonnement indéchiffrable envahie par le bruit du moteur du car , qui  vu l’état du car en a forcement besoin.

Quelques rares éclats de rires ou d’interpellations étaient les sons vraiment audibles. Le car par moment stationnait, pour permettre aux passagers de faire des achats, mais rien de plus que des cacahuètes, des mandarines des jus, rien de plus en tout cas pas grand choses.

Trois absences de taille malgré le semi-calme qui régnait, avait été constaté. C’était celles de la représentante résidente de la Fondation Konrad Andréa Kolb, de celle qu’on nomme affectueusement « la mère des enfants » Ute Bocandé et de celle de celui qui jusqu’à cet instant était le président du REBAFKA Gata Doré. Pour sûr que certains avait l’information sur les motifs de leur absence jusqu’à cet instant, mais n’ayant pas été rendu public, beaucoup, notamment votre humble serviteurs, se tortillait les méninges sur ces absences, mais  n’osant pas poser de questions, en se jouant les CONNAISSEURS.

OUF, enfin le car pour une énième fois stationne, pour faire les achats ? Non pas cette fois-ci, c’est Madame Bocandé qui rejoignait le groupe, au grand plaisir des uns et des autres en témoigne, les nombreux BONJOUR MADAME BOCANDE, qui se bousculaient pour lui souhaité la bienvenue, bien sûr que le mien en faisait partie. « DG va nous rejoindre demain » cette phrase de madame Bocandé venait en plus de moi même d’éclairer la lanterne de beaucoup sur l’absence du Prési.    

 Et qu’en est-il de celle de Madame Andréa Kolb ? On attendait toujours, lorsque encore et encore le car gara, fin de mystère nous venions d’être rejoint par le véhicule d’Andrea Kolb, soudain je senti mon crâne devenir léger, je compris alors que la migraine qui me tenaillait depuis quelques minutes  n’avait rien avoir avec une quelconque maladie, mais tout simplement, que la gymnastie, dans laquelle mon cerveau c’était lancé pour tenter de résoudre à lui seul cette équation d’absence ne pouvait que lui causer du tort. Alors le pauvre paracetamol que j’avais ingurgité, aurait pu certainement soulager cet enfant qui à Syndia assis à même le sol se plaignait d’un VERITABLE mal de tête.

La fatigue s’installait, quant le car après plusieurs bifurcations vient stopper net, devant une bâtisse indiquée par une plaque comme étant la source aux lamantins. On aurait cru que le chauffeur c’était trompé n’eût été la plaque, tant la différence entre l’image des lieux sur le net et la réalité semblait grande. J’ai même entendu dans la foulée « effet photo shop ». Je le dis encore c’était avant d’entrée, donc jugement hâtive.
Plus on s’enfonce dans ce lieu, plus on est captivé par son architecture, qui allie parfaitement tradition et modernité, la salle de conférence bien entretenue, une vue superbe sur le bras de mer au dessus du quel un espace de détente, et comme en de pareilles circonstances l’on de gaine les appareils photos et les flashes partent dans tout les sens. ON EST CONQUIS.

Devant la beauté des lieux mon plus proche voisin s’exclame « ce lieu n’a rien a envié aux hôtels de la ville, au contraire, il a en plus d’eux l’air pur et le calme nécessaire au repos, que ces hôtels de la grande ville prétendent servir ». Même si sur le champ je n’acquiesce pas, j’avoue que je partageais son jugement. Et puis, comment ne pas l’être quand tout le monde l’est ?
Les repas servis, l’accueil chaleureux du couple Bèye et la prestation des femmes sérères du village de Djilor finissent par vous convaincre que cet endroit est « paradisiaque ».
L’annulation de la visite de JOAL village natale du président Senghor,  n’enleva en rien la richesse de cette sortie, par le génie du couple Bèye qui proposa des alternatives heureuses. La traversée à la pirogue l’emporte sur la promenade en charrette, alors direction Simal, un village qui selon le guide Djiby Diouf est « mystérieux » et a été visité par nombres d’hommes politique du pays. C’est aussi ça le processus démocratique en Afrique, ça fortifie les chances pour devenir président fondateur. AH ! Vous ne me croyez pas ?

Embarqués à bord de deux pirogues, les boursiers et anciens boursiers en compagnie de Madame Bocandé donnent de la voix de part et d’autres, par des chants tout au long de la traversée. La concurrence n’a pas tenu ils étaient plus nombreux que nous, et donc naturellement faisaient plus de bruit que nous.
De la mangrove en passant par le puits qui à servi à El hadji Oumar Foutiyou Tall pour ses ablutions pendant sa guerre sainte, le baobab sacré, la stèle dédiée aux lamantins le village artisanal de Simal ont été tous visité et appréciés avec les explications du guide écotouriste   Djiby diouf. C’est finalement le puits d’El hadj Oumar Tall qui a ravi la vedette aux autres, son eau a été bu, frotter sur le corps et même emporter par certains, tout ceci sous le regard  de madame Bocandé qui se faisait du souci pour ceux qui en buvait. Au finish, il faut le dire le village  Simal n’était pas SI MAL.

La maison paternelle de Senghor à Djilor, la tombe de sa mère, la promenade à travers le village et la soirée créative et récréative, où des talents cachés ont été découvert en plus de ceux de la troupe TOTOK qui une de plus a émerveillé, ont rendu la sortie agréable.
L’ambiance dans le car cette fois ci différente de celle de l’aller, en tenue bon de Djilor à Dakar, non stop. SACRES  BOURSIERS ET ANCIENS BOURSIERS.
Mohamed Sangoulé DAGNOGO
2ème année CESTI 


SORTIE ANNUELLE DE LA FONDATION KONRAD ADENAUER
Boursiers et anciens boursiers outillés, pour relever les défis de la mondialisation

L’apport de l’Afrique dans le  commerce international, sa démocratisation, l’état actuel de sa culture dans un contexte de mondialisation, sont autant de thèmes qui ont été débattus par la quarantaine de boursiers et d’anciens boursiers de la Fondation Konrad Adenauer du 05 au 07 Avril dernier à Djilor dans la région de Fatick. C’était dans le cadre de la sortie annuelle que la fondation organise chaque année en faveur de ses boursiers et anciens boursiers. Outre ceux-ci, ont pris part au voyage Andréa Kolb la représentante résidente de la fondation et Ute Bocandé également de la fondation.

La Fondation Konrad Adenauer à sacrifier à la tradition. Conformément aux années précédentes, elle vient de se déporter en compagnie des ses étudiants boursiers et anciens boursiers à l’intérieur du pays, le temps d’un week-end, pour penser sur les maux de l’Afrique et tenter de trouver des pistes de solutions. C’est la source aux lamantins, située dans le royaume d’enfance du poète président Léopold Sédar Senghor qui a servi de cadre aux travaux. Son emplacement en bordure de l’eau, le calme qui y règne, son  architecture qui allie tradition et modernité faisait de cet hôtel, l’endroit privilégié pour débattre du thème central de cette sortie à savoir « L’Afrique dans le contexte de mondialisation »
Après les mots de remerciements et de bienvenue d’Andréa Kolb, Baye Sèye ancien secrétaire général du patronat du Sénégal et non moins propriétaire avec sa femme de cet espace éco touristique, la source aux lamantins, à camper le décor.
Dans son exposé sur la mondialisation, il fera savoir que cette dernière doit se poser comme un nouveau paradigme de conduite des nations et non de subordination des unes aux autres. Nos Etats africains, pour éviter d’êtres des subordonnés ont selon lui dès à présent intérêt à adopter certaines pratique qui ont pour noms : anticipation, évaluation, concertation afin d’adopter une vision commune, conseil cet ancien haut fonctionnaire.
Le terrain balisé par cet exposé sur les défis de la mondialisation, place à été faite aux sous thèmes. « L’Afrique à l’épreuve du choc des cultures », a ouvert le bal des sous-thèmes.
Il ressort de cet exposé présenté par les boursiers et anciens boursiers à l’instar des autres sous-thèmes, que l’Afrique a connu le choc des cultures à partir de colonisation. Ce choc, selon les exposants, n’a pas été en faveur de l’Afrique, qui a vu ses valeurs rétrécir comme peau de chagrin au profit de celle « dominante » venue d’Europe. Les médias transnationaux jouent un rôle très important dans cette domination, qui en pensant culture de masse, tente d’uniformiser les cultures, abêtissent et dévastent la culture africaine, faisant ainsi de l’Afrique la « mondialisée » au profit des « mondialisateurs » comme le disait Joseph Ki Zerbo,   soutiennent-ils.
Avant de tempérer, en disant que tout chez l’autre n’est pas mauvais, mais que c’est à nous de savoir prendre ce qui est bon et de réfuter ce qui ne l’ai pas. Car selon eux, toutes les cultures se valent et son mêmes complémentaires.
Le tableau dépeint par le second groupe d’exposants  sur « l’apport de l’Afrique dans le commerce international » n’est pas des plus reluisants.
Malgré, ses richesses sous terraines, ses énormes potentialités, qui font qu’elle est aujourd’hui courtisée par toutes les grandes puissances économique du monde, l’Afrique ne contribuerait qu’à hauteur de 3% au commerce international. Pis, ce chiffre ne fait pas l’unanimité, d’aucuns soutiennent qu’il est en deçà.
Auparavant, avant de quitter le groupe, la représentante résidente de Fondation Konrad Adenauer Andrea Kolb, a félicité les exposants pour la qualité du travail fourni. Elle s’est dite touchée par l’injustice, les viols, la famine et les conflits qui sévissent sur le continent africain à cause selon elle de la mauvaise gouvernance. Tout en saluant de cette sortie annuelle, elle dira que la solution à ces différentes crises réside dans l’esprit de responsabilité que doivent nécessairement se munir les africains. Elle n’a pas manque de saluer l’initiative du chef d’Etat sénégalais Macky Sall, qui est entrain de tisser de solides relations avec les autres pays africains dont le Maroc.
Le troisième et dernier sous thème exposé a concerné la démocratisation de l’Afrique « Démocratie : l’Afrique, mauvaise élève ? ». Présentée par les exposants comme un choix « imposé » à nos dirigeants par les puissances occidentales, l’Afrique selon eux peine à assimiler la leçon de cette démocratie. Les exposants en veulent pour preuve, les guerres civiles ; tribales ; les crises qui secouent nombres de nos pays africain à l’approche ou à la fin des joutes électorales.
Les rebellions, les coups d’Etats ont été autant d’exemples cités par eux, en vue de faire percevoir la fragilité de la démocratie en Afrique.
Cependant, des exemples de démocratie réussie ont été cités, il s’agit entre autres de celle du Sénégal, du Ghana, du Bénin etc.
S’ils présentent la pauvreté facteur de sous développement  comme un frein au processus de démocratisation de l’Afrique, les exposants suggèrent un regard rétrospectif sur certaines de nos valeurs, en l’occurrence la charte de Kouroukanfouga, qui pourront aider l’Afrique à s’adapter à la démocratie à partir de ses valeurs.
Prenant la parole à la fin des exposés, Ute Bocandé de la Fondation Konrad Adenauer, a à son tour félicité les boursiers et anciens boursiers qui par la pertinence et la qualité de leur travaux ont surpassés les attentes de la fondation. En eux elle a réitéré la confiance de la fondation.
Selon elle, malgré le tableau plutôt sombre dressé par les exposants sur la situation de l’Afrique dans un contexte de mondialisation, il y a de l’espoir. Aux boursiers et anciens boursiers de formations diverses (journalistes, juristes, économistes, sociologues etc.), elle a demandé de porter cet espoir en vue de changer les choses. Et pour ce faire, ils doivent aller au-delà des analyses politiques.
Elle a aussi expliqué à travers son triangle : Gouvernance ; Culture-Tradition et Economie, qu’il ne faut pas jeter par-dessus bord la démocratie moderne, mais essayer de l’adapter ; de puiser dans la culture les points créatives (consommer locale) et dans nos valeurs traditionnelles qui conseillent la protection de la nature et enfin promouvoir l’économie sociale de marché.
En marge des travaux, le Réseau des Boursiers et Anciens boursiers de la Fondation Konrad Adenauer (REBAFKA) s’est doté d’un nouveau bureau.
C’est désormais Amadou Makhtar  Casset, à la tête d’un bureau de sept membres qui devra conduire les rênes du réseau pour une année, renouvelable.
La traversée à la pirogue pour visiter le village de Simal avec ses mystères et son marché artisanal, la visite de la maison paternelle du premier président du Sénégal Léopold Sédar Senghor et la tombe de sa mère dans le village de Djilor ; la soirée créative et récréative des boursiers et anciens boursiers et la prestation musicale des femmes sérères ont été les temps forts de cette  sortie au compte de l’année 2012-2013.
Vivement la prochaine sortie.
Mohamed Sangoulé DAGNOGO
2ème année CESTI