SORTIE ANNUELLE DE LA FONDATION
KONRAD ADENAUER
Boursiers et anciens boursiers
outillés, pour relever les défis de la mondialisation
L’apport de l’Afrique
dans le commerce international, sa
démocratisation, l’état actuel de sa culture dans un contexte de
mondialisation, sont autant de thèmes qui ont été débattus par la quarantaine
de boursiers et d’anciens boursiers de la Fondation Konrad Adenauer du 05 au 07 Avril dernier à Djilor dans la région de Fatick. C’était dans le cadre de la
sortie annuelle que la fondation organise chaque année en faveur de ses
boursiers et anciens boursiers. Outre ceux-ci, ont pris part au voyage Andréa
Kolb la représentante résidente de la fondation et Ute Bocandé également de la
fondation.
La Fondation Konrad Adenauer à sacrifier à la tradition. Conformément
aux années précédentes, elle vient de se déporter en compagnie des ses
étudiants boursiers et anciens boursiers à l’intérieur du pays, le temps d’un
week-end, pour penser sur les maux de l’Afrique et tenter de trouver des pistes
de solutions. C’est la source aux lamantins, située dans le royaume d’enfance du
poète président Léopold Sédar Senghor qui a servi de cadre aux travaux. Son
emplacement en bordure de l’eau, le calme qui y règne, son architecture qui allie tradition et modernité
faisait de cet hôtel, l’endroit privilégié pour débattre du thème central de
cette sortie à savoir « L’Afrique
dans le contexte de mondialisation »
Après les mots de remerciements et de bienvenue d’Andréa
Kolb, Baye Sèye ancien secrétaire général du patronat du Sénégal et non moins
propriétaire avec sa femme de cet espace éco touristique, la source aux
lamantins, à camper le décor.
Dans son exposé sur la mondialisation, il fera savoir que
cette dernière doit se poser comme un nouveau paradigme de conduite des nations
et non de subordination des unes aux autres. Nos Etats africains, pour éviter
d’êtres des subordonnés ont selon lui dès à présent intérêt à adopter
certaines pratique qui ont pour noms : anticipation, évaluation,
concertation afin d’adopter une vision commune, conseil cet ancien haut
fonctionnaire.
Le terrain balisé par cet exposé sur les défis de la
mondialisation, place à été faite aux sous thèmes. « L’Afrique à l’épreuve du choc des cultures », a ouvert
le bal des sous-thèmes.
Il ressort de cet exposé présenté par les boursiers et
anciens boursiers à l’instar des autres sous-thèmes, que l’Afrique a connu le
choc des cultures à partir de colonisation. Ce choc, selon les exposants, n’a
pas été en faveur de l’Afrique, qui a vu ses valeurs rétrécir comme peau de
chagrin au profit de celle « dominante »
venue d’Europe. Les médias transnationaux jouent un rôle très important dans cette
domination, qui en pensant culture de masse, tente d’uniformiser les cultures,
abêtissent et dévastent la culture africaine, faisant ainsi de l’Afrique la « mondialisée » au profit des « mondialisateurs » comme le
disait Joseph Ki Zerbo, soutiennent-ils.
Avant de tempérer, en disant que tout chez l’autre n’est pas
mauvais, mais que c’est à nous de savoir prendre ce qui est bon et de réfuter
ce qui ne l’ai pas. Car selon eux, toutes les cultures se valent et son mêmes
complémentaires.
Le tableau dépeint par le second groupe d’exposants sur « l’apport
de l’Afrique dans le commerce international » n’est pas des plus reluisants.
Malgré, ses richesses sous terraines, ses énormes
potentialités, qui font qu’elle est aujourd’hui courtisée par toutes les
grandes puissances économique du monde, l’Afrique ne contribuerait qu’à hauteur
de 3% au commerce international. Pis, ce chiffre ne fait pas l’unanimité,
d’aucuns soutiennent qu’il est en deçà.
Auparavant, avant de quitter le groupe, la représentante
résidente de Fondation Konrad Adenauer Andrea Kolb, a félicité les exposants
pour la qualité du travail fourni. Elle s’est dite touchée par l’injustice, les
viols, la famine et les conflits qui sévissent sur le continent africain à
cause selon elle de la mauvaise gouvernance. Tout en saluant de cette sortie
annuelle, elle dira que la solution à ces différentes crises réside dans
l’esprit de responsabilité que doivent nécessairement se munir les africains.
Elle n’a pas manque de saluer l’initiative du chef d’Etat sénégalais Macky
Sall, qui est entrain de tisser de solides relations avec les autres pays
africains dont le Maroc.
Le troisième et dernier sous thème exposé a concerné la
démocratisation de l’Afrique « Démocratie :
l’Afrique, mauvaise élève ? ». Présentée par les exposants comme
un choix « imposé » à nos
dirigeants par les puissances occidentales, l’Afrique selon eux peine à
assimiler la leçon de cette démocratie. Les exposants en veulent pour preuve,
les guerres civiles ; tribales ; les crises qui secouent nombres de
nos pays africain à l’approche ou à la fin des joutes électorales.
Les rebellions, les coups d’Etats ont été autant d’exemples
cités par eux, en vue de faire percevoir la fragilité de la démocratie en
Afrique.
Cependant, des exemples de démocratie réussie ont été cités,
il s’agit entre autres de celle du Sénégal, du Ghana, du Bénin etc.
S’ils présentent la pauvreté facteur de sous
développement comme un frein au
processus de démocratisation de l’Afrique, les exposants suggèrent un regard
rétrospectif sur certaines de nos valeurs, en l’occurrence la charte de
Kouroukanfouga, qui pourront aider l’Afrique à s’adapter à la démocratie à
partir de ses valeurs.
Prenant la parole à la fin des exposés, Ute Bocandé de la
Fondation Konrad Adenauer, a à son tour félicité les boursiers et anciens
boursiers qui par la pertinence et la qualité de leur travaux ont surpassés les
attentes de la fondation. En eux elle a réitéré la confiance de la fondation.
Selon elle, malgré le tableau plutôt sombre dressé par les
exposants sur la situation de l’Afrique dans un contexte de mondialisation, il
y a de l’espoir. Aux boursiers et anciens boursiers de formations diverses
(journalistes, juristes, économistes, sociologues etc.), elle a demandé de
porter cet espoir en vue de changer les choses. Et pour ce faire, ils doivent
aller au-delà des analyses politiques.
Elle a aussi expliqué à travers son triangle : Gouvernance ; Culture-Tradition et
Economie, qu’il ne faut pas jeter par-dessus bord la démocratie moderne,
mais essayer de l’adapter ; de puiser dans la culture les points créatives
(consommer locale) et dans nos valeurs traditionnelles qui conseillent la
protection de la nature et enfin promouvoir l’économie sociale de marché.
En marge des travaux, le Réseau des Boursiers et Anciens
boursiers de la Fondation Konrad Adenauer (REBAFKA) s’est doté d’un nouveau
bureau.
C’est désormais Amadou Makhtar Casset, à la tête d’un bureau de sept membres
qui devra conduire les rênes du réseau pour une année, renouvelable.
La traversée à la pirogue pour visiter le village de Simal
avec ses mystères et son marché artisanal, la visite de la maison paternelle du
premier président du Sénégal Léopold Sédar Senghor et la tombe de sa mère dans
le village de Djilor ; la soirée créative et récréative des boursiers et
anciens boursiers et la prestation musicale des femmes sérères ont été les
temps forts de cette sortie au compte de
l’année 2012-2013.
Vivement la prochaine sortie.
Mohamed Sangoulé DAGNOGO
2ème année CESTI
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