AFFAIRE KARIM WADE
Justice ou …vengeance ?
Tout c’est accéléré récemment, pour l’ancien ministre du « ciel et
de la terre ». Du dépôt des
justificatifs de ses biens à la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite
(CREI), le lundi 15 Avril, Le fils de l'ancien président et cie croupissent toujours à la maison d’arrêt de
Rebeuss.
Le temps semble s’être
arrêté. On dirait que le pays ne vivrait
plus que pour cette affaire Karim Wade, qui déchaîne les passions. Pis, on
croirait que le bonheur du peuple sénégalais
dépendrait du dénouement de cette
affaire, tant les médias, ne manquent d’en servir chaque jour. Tout y passe, de
l’info sensée au plus insensée, pourvu qu’il s’agisse de Karim Wade. Ils
oublient par la même, de traiter de ce qui pourrait réellement intéressé le
peuple, que sont entre autres, le coût de la vie, les problèmes de sécurité etc.
Et s’ils en parlent c’est de façon plutôt lapidaire.
Revenons à Karim. Nombreux de ceux qui crient aujourd’hui à se rompre le gosier, étaient pour la plupart dans un passé récent, les « proches », « amis » « affidés », « les collaborateurs », et que sais je encore de Karim Wade. Et voilà, que comme par un tour de magie abracadabrante, ce sont les mêmes qui se retrouvent aujourd’hui à l’acculer, l’accuser et le traiter de tous les noms d’oiseaux.
La transhumance (qui pour ma part
doit être revue et cadrée par des textes) aidant, ils n’ont pas eus de la
peine, à se placer du côté, du vent favorable, opportunisme quand tu nous
tiens !
Certes, Karim doit rendre des comptes au peuple sénégalais pour avoir pendant des années géré ses deniers, mais il y a dans cette histoire, pardon cette affaire un aspect qui ne manque de susciter une interrogation de taille, à savoir l’indépendance de la justice.
Lors de sa conférence de presse,
au soir de la mise en garde à vue de Karim Wade et cie, le procureur près la
cour de la répression et l’enrichissement illicite, Aliou N’Dao, affirmait, que
les 694 milliards de FCFA, que l’on reproche à Karim et Cie d’avoir détourné ne
s’est pas fait en une année, mais sur une période assez longue. Question,
pendant tout ce temps où était la justice ?
On répondra, que c’est son père
Abdoulaye Wade, qui était au pouvoir, et donc qu’il était intouchable. Certes,
mais alors dans ce cas, la justice ne serait-elle pas aux ordres du prince du
jour ?
Si tel était le cas, que se
passerai t-il si demain, le régime en place, était remplacé par un autre par la
volonté du peuple sénégalais assez responsable ?
N'est-il pas temps de revoir la dépendance du parquet au ministère de le justice donc de la présidence, en ce qui concerne nos pays africains?
N'est-il pas temps de revoir la dépendance du parquet au ministère de le justice donc de la présidence, en ce qui concerne nos pays africains?
La hantise de ce qui pourrait nous arriver une fois, le pouvoir perdu, n’expliquerai pas, cette boulimie du pouvoir dont souffre nombreux de nos dirigeants africains ? Qui à coup de révision constitutionnelle, de forcing tentent de se maintenir, souvent au prix de ce qu’ils ont de plus sacrée « leur vie ». Ces situations ont poussé nombres de pays dans le gouffre, et le Sénégal en a échappé belle.
La justice au nom de la justice, voici l’idéal. Mais une justice de vainqueur au détriment des vaincus (je ne dis pas que c’est le cas), comme celle de la France et de ses alliés sur l’Allemagne au sortir de la première guerre mondial, peut pousser le vaincu à vouloir ce venger. Alors on s’éloigne dangereusement de la justice pour aller vers la …vengeance.
Mohamed Sangoulé DAGNOGO
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