vendredi 19 avril 2013


AFFAIRE KARIM WADE

Justice ou …vengeance ?


Tout c’est accéléré récemment, pour l’ancien ministre du « ciel et de la terre ».  Du dépôt des justificatifs de ses biens à la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), le lundi 15 Avril, Le fils de l'ancien président et cie croupissent toujours  à la maison d’arrêt de Rebeuss.

Le temps semble s’être arrêté.  On dirait que le pays ne vivrait plus que pour cette affaire Karim Wade, qui déchaîne les passions. Pis, on croirait que le bonheur du peuple  sénégalais dépendrait  du dénouement de cette affaire, tant les médias, ne manquent d’en servir chaque jour. Tout y passe, de l’info sensée au plus insensée, pourvu qu’il s’agisse de Karim Wade. Ils oublient par la même, de traiter de ce qui pourrait réellement intéressé le peuple, que sont entre autres, le coût de la vie, les problèmes de sécurité etc. Et s’ils en parlent c’est de façon plutôt lapidaire.

Revenons à Karim. Nombreux de ceux qui crient aujourd’hui à se rompre le gosier, étaient pour la plupart dans un passé récent, les « proches », « amis » « affidés », « les collaborateurs », et que sais je encore de Karim Wade. Et voilà, que comme par un tour de magie abracadabrante, ce sont les mêmes  qui se retrouvent aujourd’hui à l’acculer, l’accuser et le traiter de tous les noms d’oiseaux.
La transhumance (qui pour ma part doit être revue et cadrée par des textes) aidant, ils n’ont pas eus de la peine, à se placer du côté, du vent favorable, opportunisme quand tu nous tiens !

Certes, Karim doit rendre des comptes au peuple sénégalais pour avoir pendant des années géré ses deniers, mais il y a dans cette histoire, pardon cette affaire un aspect qui ne manque de susciter une interrogation de taille, à savoir  l’indépendance de la justice.
Lors de sa conférence de presse, au soir de la mise en garde à vue de Karim Wade et cie, le procureur près la cour de la répression et l’enrichissement illicite, Aliou N’Dao, affirmait, que les 694 milliards de FCFA, que l’on reproche à Karim et Cie d’avoir détourné ne s’est pas fait en une année, mais sur une période assez longue. Question, pendant tout ce temps où était la justice ?

On répondra, que c’est son père Abdoulaye Wade, qui était au pouvoir, et donc qu’il était intouchable. Certes, mais alors dans ce cas, la justice ne serait-elle pas aux ordres du prince du jour ?
Si tel était le cas, que se passerai t-il si demain, le régime en place, était remplacé par un autre par la volonté du peuple sénégalais assez responsable ?

N'est-il pas temps de revoir la dépendance du parquet au ministère de le justice donc de la présidence, en ce qui concerne nos pays africains?

La hantise de ce qui pourrait nous arriver une fois, le pouvoir perdu, n’expliquerai pas, cette boulimie du pouvoir dont souffre nombreux de nos dirigeants africains ? Qui à coup de révision constitutionnelle, de forcing tentent de se maintenir, souvent au prix de ce qu’ils ont de plus sacrée « leur vie ». Ces situations ont poussé nombres de pays dans le gouffre, et le Sénégal en a échappé belle.

La justice au nom de la justice, voici l’idéal. Mais une justice de vainqueur au détriment des vaincus (je ne dis pas que c’est le cas), comme celle de la France et de ses alliés sur l’Allemagne au sortir de la première guerre mondial, peut pousser le vaincu à vouloir ce venger. Alors on s’éloigne dangereusement de la justice pour aller vers la …vengeance.
Mohamed Sangoulé DAGNOGO

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