CONSOMMATION
DU RIZ AU SENEGAL
Au delà du raisonnable
S’il y a une denrée qui est prisée, et qui constitue la base de l’alimentation des sénégalais, c’est bien le riz. Cuisiné de plusieurs manières, on a l’impression que sans sa « dose de riz » journalier, le sénégalais est insatisfait. Le coût abordable de cette denrée sur le marché serait à l’origine de son succès.
Le riz, consommé dans la quasi-totalité des pays du
monde, pour ne pas de tous les pays, constitue l’aliment de base des sénégalais.
Consommer en grande quantité et presque tous les jours dans les ménages
sénégalais, le cas mérite qu’on s’y attarde un peu.
Le riz appelé communément « thièb » dans
la langue nationale wolof, fait l’objet d’une consommation effrénée qui frise
l’exagération.
Retrouvée au milieu de ses ustensiles de cuisine,
Zeïnabou N’Diaye, la quarantaine révolue, prépare le « thièbyap » qui
est selon elle le plat préféré de son mari. Au bruit que fait l’huile à chaque
fois, qu’elle y jette avec dextérité, de la viande ou tout autre condiments, se
dégage une odeur qui d’emblée vous met l’eau à la bouche. Le visage embué de
grosses gouttes de sueurs, qu’elle essuie
de temps à autre d’un revers de main, Zeïnabou explique sa préférence
pour le riz, « Le riz est l’aliment de base des sénégalais. On n’a pas
trop de diversités alimentaires chez nous. C’est pourquoi nous, nous focalisons
essentiellement sur le riz, qui en plus d’être
nourrissant est moins cher. »
La phrase achevée qu’elle s’affaire aussitôt, à
sortir son « thièb » de la marmite avant l’arrivée de son époux, qui
selon elle doit être là d’un moment à l’autre.
Pour Mamadou Diop, chauffeur de taxi rencontré au
rond-point Sam, fait savoir que la consommation du riz pour lui est une
obligation, « Si je ne mange du riz, que vais-je manger ? interroge-t-il. La consommation du riz pour
moi qui ait une grande famille est une
obligation, car ma bourse ne me permet de varier l’alimentation comme je
veux. »
Et pourtant en dehors du riz, des plats à base de
mil (cous cous), ou d’autres comme la salade, le fonio existent, et qui peuvent
servir de complément alimentaire, mais qui ne sont assez consommés.
Cela est dû selon Khady Sow, gérante d’un
restaurant, à une certaine culture alimentaire qui n’inclut pas forcement ces
plats, ou de façon secondaire.
Assise derrière son comptoir, un foulard d’une
grosseur démesurée nouée sur la tête, des lunettes blanches calées sur son nez
épaté, des lèvres charnues et sensuelles, Khady affirme, « Le cous cous
est surtout prisé lors des fêtes de Tamkarith, ce jour tout le monde ou presque
en fait. Passé ce jour, il retombe dans l’oubli. Nous ici au restaurant, le
préparons que sur commande. La salade, le fonio et d’autres plats européens ne
sont pas à la portée de la bourse de tous les sénégalais, d’où leur faible taux
de consommation. »
Cette consommation effrénée de riz, s’invite jusqu’u
sein du campus scolaire. Dans les restaurants du campus, six jours sur sept,
l’on sert du riz. Et ce sont des étudiants qui à contre cœur à l’image de Amadou
Faye, qui sont obligés de s’y accommoder. Dans le rang depuis plus d’une heure,
il attend sans réel engouement sont plat de riz au gras. Cahier posé sur la
tête pour se protéger du soleil, il s’adosse à au mur du bâtiment pour tenir
debout, car dit il ses jambes ne tiennent plus. Selon lui la consommation tous
les jours du riz n’est pas pour lui plaire « Le riz me cause des problèmes
gastriques et d’indigestions, mais que faire, quand on n’a pas les
moyens ? »
L’amour des sénégalais pour le riz, s’expliquerait
donc, par son coût, et non pour ses valeurs nutritives.
Les restaurants du campus, contrairement à de
nombreux ménages, font l’effort de diversifier, surtout leur dîner.
Les sénégalais consomment trop le riz, et ce ne sont
pas les cinquante-deux mondobloguers ,
venus de plus de trente pays, qui ont récemment séjournés à Dakar dans le cadre
de l’émission mondoblog de la Radio France Internationale (RFI) qui diront le
contraire.
Ayant consommé du riz tous les sept jours qu’a durée
leur séjour, ils ont aux termes de leurs
travaux, chanté à l’Institut Français une hymne à l’honneur du riz sénégalais
Mohamed DAGNOKO
J'apprécie votre article grand-frère. Je suis un des fans du thièb.
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