lundi 15 avril 2013


CONSOMMATION DU RIZ AU SENEGAL

Au delà du raisonnable

S’il y a une denrée qui est prisée, et qui constitue la base de l’alimentation des sénégalais, c’est bien le riz. Cuisiné de plusieurs manières, on a l’impression que sans sa « dose de riz » journalier, le sénégalais est insatisfait. Le coût abordable de cette denrée sur le marché serait à l’origine de son succès.


Le riz, consommé dans la quasi-totalité des pays du monde, pour ne pas de tous les pays, constitue l’aliment de base des sénégalais. Consommer en grande quantité et presque tous les jours dans les ménages sénégalais, le cas mérite qu’on s’y attarde un peu.
Le riz appelé communément « thièb » dans la langue nationale wolof, fait l’objet d’une consommation effrénée qui frise l’exagération.
Retrouvée au milieu de ses ustensiles de cuisine, Zeïnabou N’Diaye, la quarantaine révolue, prépare le « thièbyap » qui est selon elle le plat préféré de son mari. Au bruit que fait l’huile à chaque fois, qu’elle y jette avec dextérité, de la viande ou tout autre condiments, se dégage une odeur qui d’emblée vous met l’eau à la bouche. Le visage embué de grosses gouttes de sueurs, qu’elle essuie  de temps à autre d’un revers de main, Zeïnabou explique sa préférence pour le riz, « Le riz est l’aliment de base des sénégalais. On n’a pas trop de diversités alimentaires chez nous. C’est pourquoi nous, nous focalisons essentiellement sur le riz, qui en plus d’être  nourrissant est moins cher. »
La phrase achevée qu’elle s’affaire aussitôt, à sortir son « thièb » de la marmite avant l’arrivée de son époux, qui selon elle doit être là d’un moment à l’autre.
Pour Mamadou Diop, chauffeur de taxi rencontré au rond-point Sam, fait savoir que la consommation du riz pour lui est une obligation, « Si je ne mange du riz, que vais-je manger ?  interroge-t-il. La consommation du riz pour moi  qui ait une grande famille est une obligation, car ma bourse ne me permet de varier l’alimentation comme je veux. »
Et pourtant en dehors du riz, des plats à base de mil (cous cous), ou d’autres comme la salade, le fonio existent, et qui peuvent servir de complément alimentaire, mais qui ne sont assez consommés.
Cela est dû selon Khady Sow, gérante d’un restaurant, à une certaine culture alimentaire qui n’inclut pas forcement ces plats, ou de façon secondaire.
Assise derrière son comptoir, un foulard d’une grosseur démesurée nouée sur la tête, des lunettes blanches calées sur son nez épaté, des lèvres charnues et sensuelles, Khady affirme, «  Le cous cous est surtout prisé lors des fêtes de Tamkarith, ce jour tout le monde ou presque en fait. Passé ce jour, il retombe dans l’oubli. Nous ici au restaurant, le préparons que sur commande. La salade, le fonio et d’autres plats européens ne sont pas à la portée de la bourse de tous les sénégalais, d’où leur faible taux de consommation. »
Cette consommation effrénée de riz, s’invite jusqu’u sein du campus scolaire. Dans les restaurants du campus, six jours sur sept, l’on sert du riz. Et ce sont des étudiants qui à contre cœur à l’image de Amadou Faye, qui sont obligés de s’y accommoder. Dans le rang depuis plus d’une heure, il attend sans réel engouement sont plat de riz au gras. Cahier posé sur la tête pour se protéger du soleil, il s’adosse à au mur du bâtiment pour tenir debout, car dit il ses jambes ne tiennent plus. Selon lui la consommation tous les jours du riz n’est pas pour lui plaire « Le riz me cause des problèmes gastriques et d’indigestions, mais que faire, quand on n’a pas les moyens ? »
L’amour des sénégalais pour le riz, s’expliquerait donc, par son coût, et non pour ses valeurs nutritives.
Les restaurants du campus, contrairement à de nombreux ménages, font l’effort de diversifier, surtout leur dîner.
Les sénégalais consomment trop le riz, et ce ne sont pas les cinquante-deux  mondobloguers , venus de plus de trente pays, qui ont récemment séjournés à Dakar dans le cadre de l’émission mondoblog de la Radio France Internationale (RFI) qui diront le contraire.
Ayant consommé du riz tous les sept jours qu’a durée leur séjour, ils ont aux  termes de leurs travaux, chanté à l’Institut Français une hymne à l’honneur du riz sénégalais
Mohamed DAGNOKO 

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