CRISE DE L’EMPLOI AU MALI
La reconversion dans l’air du
temps
Face à l’incapacité des diplômes
de nos universités à procurer de
l’emploi à de nombreux jeunes ; ils ont décidé de prendre leur destin en main.
Ils essayent désormais la reconversion vers des créneaux et corps de métiers
dits porteurs.
Le
chômage dans notre pays est endémique.
Tout le monde s’accorde à le dire. Les jeunes diplômés de nos
universités peuplent nos rues autour des théières, à déposer sans grands
espoirs leurs dossiers dans les structures de la place ou a enchainé stage
après stage sans être embauchés.
Mais,
malgré ce constat, ils sont des milliers chaque année à venir peupler le marché
de l’emploi déjà saturé. Pour quitter
cette sphère de paupérisation croissante,
échappé au cercle vicieux des petits boulots de survie, les jeunes
maliens ont décidé de prendre leur destin en main, en s’orientant vers les
secteurs employeurs et porteurs. Ils se reconvertissent donc. Pour…….. Boiré,
conseiller technique à l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers du Mali
(APCMM) « les jeunes se rendent à
l’évidence que les secteurs comme l’artisanat ne sont pas dégradant comme on
tente de faire croire. » mieux, c’est des secteurs qui emploient plus
que la fonction publique. Depuis le début de mois de Mars ils sont une centaine
à participé chaque samedi et dimanche aux formations initiées par le Réseau des
Ambassadeurs du Développement (RADEV) à Daoudabougou. Formés en montage de
projet et en leadership, les opportunités qu’offrent l’agrobusiness et
l’artisanat qui sont des secteurs dits porteurs, sont exposées aux jeunes. Les
aspirants au même sous secteurs de l’agriculture ou de l’artisanat, sont
regroupés dix par groupe, coachés, mieux outillés sur le secteur choisi,
comment acquérir les financements et vers qui se diriger pour les avoir. « Après ces deux jours de formations, je suis
désormais sûr que je ne vais plus durer au chômage. » admet Adama
Coulibaly détenteur d’une maîtrise en
géographie, à sa sortie de la formation. Adama, à l’image de plusieurs
autres formés, se disent prêts à s’investirent vers ces secteurs qu’ils jugent
« prometteurs ».
Des juristes….maçons ?
L’Etat
les y accompagne. Dans la deuxième génération de son Programme d’Emploi Jeunes
(PEJ2), l’Agence pour l’Emploi des Jeunes (APEJ), prévoit la reconversion des
jeunes vers « 14 filières »
selon son coordonateur régional du district Abdoul Kader Sylla. Jugées
porteuses par la Direction Nationale de la Formation Professionnelle (DNFP),
ces filières sont entre autres : La maçonnerie, l’électricité bâtiment,
plomberie sanitaire, carrelage, peinture bâtiment, système d’information
géographique, coupe-couture stylisme, la transformation agroalimentaire, la
chaudronnerie, l’infographie etc. S’étendant
sur une durée de 3 à 6 mois selon les filières, les objectifs est de « renforcer l’employabilité des jeunes »
selon Abdoul Kader Sylla. Débuté le 16 mars pour prendre fin le 30 du même
mois, la date compte tenu de « l’engouement »
a été prolongée pour prendre fin hier 08 Avril. A la date du premier Avril, la
coordination enregistrait plus de 600 dossiers pour le seul district de Bamako
pour les 834 places disponibles pour l’ensemble du territoire. Un nombre qui
peut être revu à la hausse, en fonction de
« la
demande et de la disponibilité des ressources » lâche Abdoul Kader
Sylla.
Des diplômes de plomb
« Nos
universités forment des chômeurs », cette phrase n’émeut plus
personne, tant le fait est vécu dans
presque toutes les familles maliennes et en passe d’être banalisé. L’incompatibilité
entre la formation et l’emploi est pointé du doigt. « Le Mali compte plus de juristes de géographe et de socio anthropologue
que de mécaniciens auto, de menuisiers de soudeurs. » lance cet
artisanat à la tâche et de conclure comme une sentence « aucun pays ne peut se développer qu’avec des théoriciens. ».
Des
théoriciens qui décrient cette politique de l’Etat qui consiste « à former pour former » sans
alternatives pour les diplômés. « Je
m’étonne que des filières entières ne sont pas concernées lors des concours
d’entrée à la fonction publique » s’indigne Moussa kanté formé en
science de l’éducation à l’ex Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines
(FLASH). Le diplôme malien souffre de
son « infériorité » face à
ceux obtenus en France, au Maghreb et dans la sous région. Ce double
handicap que constituent « l’incompatibilité » et
« l’infériorité » doit
pousser l’Etat à reconsidérer sa politique de formation en orientant plus
d’efforts vers la formation professionnelle selon ……Bouaré conseiller technique
à l’APCMM. Les jeunes ont déjà enclenché la dynamique, reste à l’Etat
d’accompagner plus efficacement en y consacrant plus de moyens pour résorber le
chômage des jeunes et relancer l’économie Malienne.
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