PLAGE DE KALABANCORO
Des actes pas très
« catholiques »
Pour échapper à la
chaleur suffocante, les jeunes de Kalanbancoro ont trouvé refuge au bord du
fleuve Djoliba. Là, ils hument l’air frais, se baignent mais, et surtout,
s’adonnent à des actes pas très catholiques. Immersion dans un monde de bikini,
d’alcool, de chanvre et de baignade.
On se croirait sur les plages brésiliennes. Non, nous sommes
sur les bords du fleuve djoliba à Kalabancoro. Ce mardi 21 avril, la chaleur
est suffocante, il souffle à peine, la capitale transpire. Chacun pour échapper
à cette canicule à ses bons plans. Les jeunes de Kalabancoro, comme à leur
habitude peuplent le bord du fleuve. Sur place, une maison inachevée est érigée
en parking, des semis-loubards veillent. Devant le parking et dans le lit du
fleuve, des femmes et jeunes filles qui ont flairé le bon coup, y commercent.
Les sachets d’eau glacée, les boissons rafraichissantes et les pains sandwichs
s’écoulent facilement. « Je vends
du pain, des boissons et e l’eau. Je rentre rarement avec le reste de ma marchandise. Le
week-end, quel qu’en soit la quantité ça ne suffit pas à satisfaire la
clientèle » nous dit AF, une des rares personnes qui souhaite pérenne
cette canicule.
La « plage »
de Kalanban coro, c’est aussi c’est très jeunes enfants filles et garçons qui
vendent à la criée, qui des œufs, de l’eau et autres fruits. Ces enfants
notamment les jeunes filles sont souvent prises à partie par des prédateurs
pédophile comme témoigne cet habitué des lieux « des fois ont voit des jeunes s’adonner à tes attouchements sur des
mineurs. Mais à peine si quelqu’un s’en préoccupe. ». Au-delà de
l’instinct pédophile, ceux qui s’y adonnent sont le plus souvent sous l’effet
de l’alcool. Cette eau de « feu » coule elle aussi comme celle
polluée du djoliba. En groupe de sept personnes, quatre garçons trois filles,
ces jeunes vêtus de la tenue d’un lycée de la place, ont séché les cours pour
se mettre à « l’aise ». Ils
se sont bien équipés pour la circonstance. Nattes, théière, alcool, cigarettes,
rien ne semble leur manquer. A l’image de plusieurs autres nymphes sur la
plage, les trois filles de ce groupe sont en bikini et soutient gorge. Tim-tim
comme l’appelle ses amies est fière d’exhibé son tatouage sur la hanche. A
peine installés, que chacun se serre de sa cannette d’alcool de marque « hollandia ». « L’alcool en soit n’est pas dangereux, mais,
c’est sa consommation sans modération qui crée une dépendance dangereuse pour
la santé » nous enseigne Zico entre deux gorgées. Moussa, le dernier
du groupe est occupé à l’assaisonnement de sa « chicha » cette cigarette qui viendrait selon lui du Maghreb.
Il nous explique comment ça se prépare, car c’est de cela qu’il s’agit « Tu mets de l’eau dans le tube, ensuite tu
raccordes les deux câbles souvent c’est un seul par lesquels on aspire la
fumée. Finis cette étape, tu visses à l’extrémité un métal de forme ronde dans
lequel on y met du tabac. Mais, le tabac de la chicha, est composé de
différents arômes. C’est soit de la fraise ou autres. Moi j’y mets de la fraise
que je recouvre d’un papier aluminium troué au préalable. Sur ce papier j’y
pose le charbon spécifique de la chicha ou une braise tout simplement. C’est
bon, je peux fumer maintenant. » Ainsi dit, ainsi fait. Ils ne sont
pas les seuls à posséder cette cigarette, il y en n’a de toutes les tailles sur
la plage ce jour.
Toutes ces scènes à l’exception des commerces se déroulent à
l’intérieur d’un endroit entouré appelé « Miami ».
A « Miami » ce sont les loubards qui font la loi, ce sont eux qui
l’ont érigé et y construit des hangars sous lesquels s’abritent les jeunes. En
retour ils encaissent des sommes allant de 500Fcfa à 1000Fcfa voir plus, ça
dépend de la tête du client. Avant de franchir l’entrée, les jeunes sont aussi
soumis à payer la somme de 200Fcfa. Mais l’un des loubards assure « c’est seulement les week-ends qu’on encaisse
ces 200Fcfa car nous louons la sono pour distiller de la musique et organiser
des danses de Sabars sénégalaiess. ». De danse de sabars, ils ‘agit en
fait selon AK de danse obscènes, qui voit des filles ne nouer que de simples
écharpes sans rien porter en dessous pour s’illustrer. Et, c’est à qui mieux,
mieux. Les maîtres des lieux veillent à ce qu’aucune image ne soit tournée. Les
téméraires qui se font prendre sont passés «
à tabac et leur téléphone confisqué. »
Loin, mais très loin de cette débauche à ciel ouvert, des
jeunes sont réellement là pour échapper à la canicule et profiter de la
fraicheur du fleuve. Abdoulaye, la vingtaine a le nez plongé dans son roman. Il
n’ignore pas ce qui se passe de l’autre coté, mais préfère ne pas s’en mêler
« ils ont à peine mon âge sinon
moins, mais se pourrissent la vie avec des substances nocives. Ce n’est pas
bien. »
Les pieds dans l’eau, chantonnant à l’oreille de sa compagne,
Ibrahim supporte sur ses épaules la tête de cette dernière. Profitant de l’instant
magique qu’offre le tombé du soleil, ils
ne souhaitent pas être importunés par
des « curieux ».
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